La dernière manche du Mediagroep Van Dyck Belcar Original 2006 n’a pas déçu. Bien que tous les champions de la saison 2006 fussent connus, hormis en Classe 2, le Belcar Last Race a pris la forme d’un véritable thriller, une joute disputée jusqu’au bout. Suite au forfait de SRT, GLPK avait les coudées franches pour le titre en Classe 1. Le duo Kumpen-Longin décroche donc le titre Belcar du classement général et celui de la Classe 1. Les deux compères terminent en outre au premier rang du Driver Challenge, à égalité de points. Seule la Classe 2 comptait encore quatre candidats au titre, en l’occurrence Severich-Josten sur BMW V8 et Penders-Lamot sur Porsche GT3 RSR. Le duo germanique comptait cependant 12 points d’avance. Durant la course, il semblait évident que cet avantage serait largement suffisant. Après le grave accident à Francorchamps, Rudi Penders s’était fait remplacer par l’Allemand Mark Basseng, pilote d’essai chez Porsche Motorsport. Ce dernier se hissa au troisième rang du classement général, prenant la tête de la Classe 2. Severich suivait à une certaine distance, sans que son retard ne mette en péril sa position de leader au classement. Si ProSpeed remportait sa Classe, GS Motorsport pouvait se contenter d’une septième place en Classe 2 pour s’emparer du titre. Mais la BMW a connu des problèmes de freins dans la deuxième moitié de la course. Dans les rangs de l’écurie allemande, le décompte des tours se faisait de plus en plus angoissant, jusqu’à 20 minutes du drapeau à damier, lorsque Severich fila tout droit dans le virage Rea et s’empêtra dans le bac à gravier. Non seulement il lui fallut une éternité pour reprendre la piste, mais il dut en plus retourner aux stands. C’est ainsi que le titre lui fila sous le nez. Dommage pour Georg, 47 ans, qui avait annoncé ses adieux de pilote actif peu avant le départ de la course, clôturant ainsi une carrière longue de 25 ans en sports automobiles. Paradoxalement, Rudi Penders était à la fois heureux et surpris du titre: "Nous avons totalement reconstruit les Porsche après le grave accident de la manche précédente. Mais en fait, plus en fonction du classement général que de celui de la Classe 2. Tout comme nous, GS a remporté trois courses et partagé son lot de malchance. Je pense que chacun se valait. En accusant un retard de 12 points, il est pratiquement impossible de rattraper un rival, sauf malchance. Mais voilà, la course est avant tout un sport mécanique. Et ce n’est qu’une fois la ligne franchie que l’on distribue les coupes, pas avant".
Trois écuries se disputaient la troisième place. KS Motorsport avec Essers-Werckx-Van Bellingen, CEO Racing avec De Laet-Vollebergh et les frères Grouwels. La Viper de Rudolph dut se ranger sur le bas-côté suite à une avarie technique pendant que la Porsche RSR de De Laet-Volleberg prenait le meilleur sur la BMW Silhouet de KS. Celle-ci n’ayant plus qu’un bonus de deux unités, c’est CEO Racing qui s’empare du bronze.
En Classe 3, les débats furent tout aussi animés pour les dernières places d’honneur. On a un instant que l’écurie First, avec Jamers-Van Rompuy-Verbist, pourrait aussi être vice-championne. La stratégie de Jo Jamers s’annonçait une nouvelle fois gagnante et Verbist, 30 minutes avant la fin de la partie, était signalé en tête. Mais le tempo était tel que la consommation de sa Porsche fut supérieure aux prévisions. Et dans le tout dernier tour, Verbist se retrouva totalement à sec. Jo Jamers : "J’ai commis une erreur d’appréciation en rappelant la voiture un tour trop tôt pour le relais. Cette deuxième place que nous ratons aurait joliment accompagné notre titre. C’est dommage, mais cela ne ternira pas la fête".
Haane, épuisé, ne put résister aux coups de butoir répétés de la Porsche CEO de Van Hooydonk-Bouvy qui, dans l’ultime tour, s’est emparée, sur le fil, de la victoire en Classe 3. Durant cette lutte, Haane commit une petite erreur et dut laisser passer Thomas. De ce fait, Van Loo-Thomas terminent deuxièmes en Classe 3, devant Maton-Van Campenhoudt.
Le podium du classement final Belcar est identique à celui de la Classe 1. Kumpen-Longin ont pris le meilleur sur Goossens-Van Dongen et David Hart. En Classe 2, le titre tombe dans la poche de ProSpeed et Penders-Lamot, au détriment de Severich-Josten et De Laet-Volleberg. Quant à la Classe 3, la première marche du podium revient à Haane-Meert, les deux autres à Van Loo-Thomas et Maton-Van Campenhoudt.
Qualifications
Comme on le pressentait, Bert Longin a placé la Corvette en pole position. Avec à la clé, trois points supplémentaires en Driver Challenge. Il ne restait plus à Kumpen "qu’à" réaliser le tour le plus rapide en course pour revenir à la hauteur de son équipier dans ce Challenge. Ce qu’il fit sans peine dans le troisième tour de l’épreuve.
La première séance d’essais qualificatifs a été courue sur le sec ; seuls quelques gros calibres parvinrent encore à améliorer leur chrono durant la deuxième séance, sur une piste à moitié détrempée. Ces équilibristes étaient notamment Mark Basseng, pilote d’essai allemand chez Porsche Motorsport, qui rangea la Porsche ProSpeed à côté de la Corvette de Bert Longin, en ayant réalisé l’impressionnant chrono - sous la pluie - de 1’31”536. Johan Empsen a bouclé la deuxième séance sur un excellent 1’35"616 au volant de l’Ultima - ce qui lui vaut la huitième place au général et la pole en Classe 3! Van Hooydonk, Neyens et Van Campenhoudt ont également amélioré leurs premiers chronos.
Sur la deuxième ligne se trouvait la Marcos de Goossens-Van Dongen, flanquée de la Porsche bi-turbo de RS Racing pilotée par Maes-Van Rossem. La Viper des frères Wauters n’était qu’à 24 centièmes de seconde et partageait la troisième ligne avec la Mosler de Kenis-De Keersmaecker (qui venait de réaliser le deuxième meilleur temps en Classe 2). Après la Porsche ProSpeed, mais avant la BMW V8 de Severich-Josten. Derdaele-Empsen ont conquis la pole en Classe 3 avec 2 secondes d’avance sur la Porsche Supercup de Bouvy-Van Hooydonk (CEO). La Stealth de Van Moerbeke-Hillebrand n’a pas participé aux essais à cause d’une avarie à l’essieu, tout comme la Porsche bi-turbo de Bouillon-Kuus qui dut recevoir en toute hâte un nouveau piston.
Film de la course
Pas moins de 40 voitures occupaient la grille de départ de la toute dernière manche Belcar tel qu’on la connaît dans sa configuration actuelle, mêlant GT1 et voitures de tourisme.
Anthony Kumpen emballa la meute devant Goossens, Maes, Koen Wauters, Kenis, Lamot, Empsen, Leest - qui avait ravi d’un seul coup 6 places sur sa Porsche 993 turbo d’AD-Sport -, Karl Jacobs, Bouvy, Essers... Le Néerlandais Kuus, parti des stands, avait déjà remonté 10 rivaux après deux tours. Kumpen creusa immédiatement l’écart, Maes parvint à rester dans les échappements de Goossens (Marcos Eurotech). Guino Kenis, sur sa Mosler, s’est efforcé de se hisser à la hauteur de Koen Wauters (qui malgré un manque d’expérience au volant de la Viper, faisait bien mieux que se défendre), mais le bilan des chevaux était en sa défaveur.
En Classe 2, Josten prit rapidement le meilleur sur Lamot, alors qu’en Classe 3, Empsen (Ultima) fit la nique à tout le monde. Van Hooydonck, Steinberg, Verhoeven, Van Loo et Mattheus se tenaient dans un mouchoir de poche pour les places d’honneur. Après 30 minutes de lutte, Guino Kenis parvint, à force de pugnacité, à prendre le meilleur sur la Viper de Wauters, mais c’était compter sans des problèmes de câble d’accélérateur qui lui firent perdre sa quatrième place si chèrement gagnée. Karl Jacobs faisait lui aussi une course magnifique au volant de la Porsche RS de Ceusters. Il dépassa Lamot, également harcelé par la Porsche AD-Sport de Leest.
Lamot ne tarda pas à ravitailler, tout le monde était curieux de voir à l’action le fameux Basseng. Ce pilote d’essai actif chez Porsche Motorsport comme free-lance montra clairement toute l’étendue de son talent : il ne lui fallut guère de temps pour prendre la tête de la Classe 2. Maes en troisième position, fit un excellent relais sur la Porsche bi-turbo de RS Racing, avant de la confier à Van Rossem. Mais un temps précieux fut perdu à cause de problèmes à la tour de ravitaillement. Van Rossem fit ce qu’il put pour sauver les meubles, en l’occurrence une cinquième position, derrière Longin, Van Dongen, Basseng et Kris Wauters. Sa Viper faisait ses adieux au Mediagroep Van Dyck Belcar, après y avoir tenu le haut du pavé pendant plusieurs années.
Les soucis de câble d’accélérateur de De Keersmaecker ne l’empêchèrent pas de garder sa deuxième position. Mais il dut batailler ferme pour contenir les assauts répétés de Schreurs. Pour Guino Kenis, le quatrième podium consécutif s’annonçait bien : trois avec la Mosler en compagnie de De Keersmaecker, et un la semaine dernière avec la Corvette de SRT en FFSA-GT, sur le circuit du Mans. Un podium aussi pour Leest et Schreurs sur la "vieille" Porsche 993 turbo de AD-Sport, toujours aussi rapide. De Laet-Volleberg terminent quatrièmes, devant les frères Thiers.
En Classe 3, la course s’apparentait à une promenade de santé pour Belgium Racing : ses deux pilotes Derdaele-Empsen purent clôturer la saison sur une victoire. Après leur chronos canon durant les essais, Emsen creusa facilement un écart que Patric Derdaele n’eut aucune peine à conserver. Mais à 20 minutes du terme, le moteur refusa tout service, au moment précis où Derdaele occupait une position qui lui ouvrait la deuxième place finale de la Classe 3. "Je roulais sans forcer, rien ne m’indiquait que le moteur était affaibli. J’étais comme dans un fauteuil, peinard vers la victoire. C’est déjà le troisième moteur balancé en autant de course. Il y a de quoi déprimer", déclarait un Derdaele manifestement déçu.
Comme dit l’adage, le bonheur des uns... De fait, dès l’abandon de Derdaele, le reste des prétendants en Classe 3 reprenaient espoir. Enfin, pas tous… Après un bon relais de Mattheus, Boden (Flandria Rent) fut contraint à l’abandon suite à une rupture de conduite d’huile de la boîte de vitesse. Tout comme leurs équipiers et pilotes BonGou Verhoeven-Van Hover, qui s’étaient retrouvés deuxièmes derrière Haane mais furent obligés de jeter le gant pour rupture de cardan. Ce fut ensuite à Verbist de mettre sous pression la place de son équipier Haane. S’il remportait la course, leurs collègues Jamers-Van Rompuy pouvaient encore être sacrés vice-champions.
Mais comme nous l’avons dit plus haut, il lui manqua quelques gouttes d’essence. Et sous la pression d’un Bouvy revenu en force, Haane partit à la faute. Van Loo hérita donc de la deuxième place du classement final. NGT (Maton-Van Campenhoudt) a connu un week-end difficile, mais le quatrième rang obtenu à la fin de la course leur permet de compléter le top 3 du championnat.
En Driver Challenge, Kumpen-Longin terminent à égalité de points. C’était leur objectif en début de saison: mission accomplie. David Hart est deuxième, Goossens et Van Dongen partagent la troisième place juste devant Lamot et Haane.
En Ladies Challenge, Stephanie Boden et Kelly Jamers se retrouvent à égalité de points, mais la coupe échoit à Boden, qui a remporté une course de plus en Ladies Challenge.
En Welcome challenge, Mark J. Thomas conserve la tête devant Soulet et Karl Jacobs, comme on le pressentait.
Mario Josten et Raymond Raus étaient déjà assurés du titre en Philip Verellen Junior Challenge et en Gentleman Challenge. L’abandon de Stephanie Boden a offert sur un plateau la deuxième place à Johan Van Loo en Philip Verellen Junior Challenge.