L’ultime course du Mediagroep Van Dyck Belcar Original 2006 sera le plat de consistance du menu de ce dimanche à Zolder. Il est plus que temps de sortir nos calculettes et de dresser l’état de la situation, au général comme dans chacune des Classes. Malgré son triomphe au sortir de la "Bataille des Ardennes" - avec en prime le titre honorifique de nouveau leader au classement -, SRT, le team de Patrick Selleslagh, fera l’impasse sur le Belcar Last Race, comme annoncé précédemment. Aberration? Sans doute, mais SRT l’avait averti depuis bien longtemps - en fait, depuis que l’on sait que le calendrier Belcar croise à certains week-ends celui de la FFSA-GT. Les obligations économiques rythment le business, et cela vaut aussi pour les sports automobiles.

De ce fait, Anthony Kumpen et Bert Longin sont assurés de remporter à la fois le titre général et ceux en Classe 1 ainsi qu’en Driver Challenge.

En effet, un article du règlement précise qu’un team doit impérativement participer à la dernière manche de l’année pour briguer le titre. Comme ce n’est pas le cas de SRT, ce team reste bloqué à 250 points au classement général et la moitié en Classe 1, où il partage encore la tête avec GLPK. Cet article a été inséré au règlement pour éviter que des équipes, déjà assurées du sacre, ne déclarent forfait pour la dernière rencontre de l’année. Comme c’est par exemple le cas chez First Motorsport avec Haane-Meert en Classe 3.

Patrick Selleslagh explique ces choix : ""Nous disons adieu au Belcar Original au moment même où nous le dominons, après notre double victoire aux 24 Heures de Zolder et au Spa Racing Festival. Mais nous nous focalisons déjà sur le futur. Comme nous voulons rester actifs en GT pour les prochaines saisons, notre avenir se trouve en FFSA-GT, pas en Belcar Original. Voilà pourquoi nous avons décidé de participer aux courses du Mans et de Magny-Cours avec nos deux voitures. Pour continuer à réaliser de belles performances l’an prochain, SRT se doit de faire des choix, aujourd’hui même. Nous sommes bien conscients des conséquences de notre décision pour le championnat de Belgique d’endurance, mais pour notre team, l’avenir se trouve en GT1, et donc en France, ou éventuellement dans une série internationale comme les LMS".

Dès à présent, nous ne reverrons plus les couleurs familières de Williams et Ambi-Pur, qui ont investi pendant des années dans SRT. ""Sara Lee est l’un des piliers de notre team. C’est grâce à lui que nous avons grandi et que nous avons atteint notre niveau actuel. Mais voilà, nos routes se séparent. Peut-être se croiseront-elles un jour, mais cela, personne ne peut le dire", conclut le patron de SRT.

En ce qui concerne le classement général, vu le forfait de SRT, les débats s’annoncent animés pour les deux places de podium subsistantes. Peuvent prétendre au premier accessit les paires Goossens-Van Dongen, Severich-Josten, Haane-Meert et Penders-Lamot. La Marcos d’Eurotech et la BMW V8 de GS Motorsport, qui ne sont séparées que par deux petites unités, ont les meilleurs atouts en main pour décrocher la deuxième place. Haane-Meert et Penders-Lamot se tiennent à un demi point, mais lutteront plus que probablement pour les quatrième et cinquième places. Quant à la sixième, pas moins de 13 teams sont encore susceptibles de la ravir, KS Motorsport en tête.

En Classe 1, vu le manque d’opposition, aucune discussion n’est possible. On l’a dit, le retrait de SRT offre le titre à Kumpen-Longin. La Marcos Eurotech de Goossens-Van Dongen est assurée de sa deuxième place, sauf en cas de malchance; dans ce cas, Porsche bi-turbo McDonald’s de Bouillon-Kuus pourrait la lui ravir.

En ce qui concerne la Classe 2, le public espère que le dénouement entre la BMW V8 de Severich-Josten et la Porsche RSR de Penders-Lamot se déroulera d’une autre façon que sur le tracé ardennais - pour rappel, les débats s’étaient alors conclus sur un crash effroyable. Lors de la première intervention de la safety-car, ProSpeed avait profité pour effectuer son relais de pilotes. Pas GS Motorsport, qui s’est contenté d’un splash and dash alors que la Mosler de G&A Racing a poursuivi sa route. À cet instant, Penders avait donc, en théorie, la meilleure carte à jouer. Si G&A Racing n’avait pas encore effectué de changement, c’est parce que Michaël De Keersmaecker, après sa fracture au pied, n’était pas encore assez frais pour prendre en charge un si long relais. Sans compter que changer de pilote à cet instant l’aurait sans doute contraint de rentrer aux stands pour un splash and dash avant la fin de la course.

Quoi qu’il en soit, les mécanos de GS Motorsport et ProSpeed s’activent sur leurs voitures respectives. Franz Lamot : "Nous avons en atelier les pièces de rechange de tous les organes de la Porsche RSR. Nous avons déniché une nouvelle caisse (chez Porsche Motorsport) et nous sommes occupés à tout reconstruire. Suite à son accident, Rudi (Penders, ndlr) souffre de plusieurs fractures à la clavicule et aux côtes. Il a dû subir une opération assez lourde puisque les médecins lui ont placé une plaque à l’endroit des fractures. Mais il a bien l’intention d’être à son poste ! Sa ténacité mérite nos bravos. Cela vaut aussi pour l’ensemble du team, qui est au-devant d’une tâche ardue. Nous accusons pour l’instant un retard de 12 points. Un tel fossé sera difficile à combler, mais c’est un sport mécanique et celui qui n’entreprend rien n’a aucune chance de s’imposer."

Chez GS Motorsport, on s’affaire aussi à remettre la voiture en état. Wolfgang Koepp, team manager : "Nous évaluons les dégâts entre 40 et 50.000 EUR. Mais comme la voiture était déjà vendue, nous sommes bien obligés de la reconstruire. Et le championnat nous impose de poursuivre la lutte. Fort heureusement, la santé de Mario (Josten, ndlr) va très bien. Au moment de l’impact, la vitesse de sa BMW était encore de 210 km/h. Mario prétend que le dispositif HANS l’a préservé de blessures très graves."

Pour l’instant, la BMW V8 a toujours une avance de 12 longueurs sur la Porsche ProSpeed. Si celle-ci remporte l’ultime rendez-vous de l’année - mais cela signifie devoir battre la Mosler de G&A, ce qui est loin d’être une sinécure -, le duo Severich-Josten doit se classer parmi les neuf premiers pour être sacré champion en Classe 2. En théorie, KS Motorsport (avec les équipages Essers-Coens-Van Bellingen et De Laet-Vollebergh) sont encore susceptibles de ravir la deuxième place, mais il est plus probable de les voir se disputer la troisième - sur laquelle lorgnent également la Dodge Viper des frères Grouwels et la Porsche RS des frères Thiers.

En Classe 3, la participation de First Motorsport (Haane-Meert) n’est qu’une formalité - imposée par l’article du règlement déjà évoqué. "Mais ne croyez pas que nous venons pour la figuration", déclarent en choeur Henk Haane, Jean-Claude Meert et Jo Jamers. "Nous avons été sacrés champions à Francorchamps, et c’est évidemment fantastique. Mais nous ne sommes pas contents de la manière. Au volant de notre Porsche Supercup 2002, nous ne pouvions évidemment rivaliser avec nos concurrents. Ils nous ont dominé, non pas sur notre valeur mais parce que nous avions une voiture plus lente. Mais Derdaele a connu des problèmes de moteur et NGT a perdu un tour à cause de la safety-car. Notre stratégie a donc été la bonne et elle nous a permis de rafler le titre. Mais nous voulons le célébrer par une victoire tonitruante. Nous n’avons d’ailleurs rien à perdre - alors que la concurrence, elle, devra encore tenir compte des résultats pour les places d’honneur. C’est donc sans stress que nous mettrons le cap sur Zolder."

Haane-Meert ne peuvent plus être rejoints, mais rien n’est encore dit pour les deux premiers accessits. Or on sait qu’entre la deuxième et la huitième place (pour l’instant occupées par Van Hover-Verhoeven et Steinberg-Neyens), il n’y a que 12 points d’écart. On comprend que beaucoup d’écuries sont encore concernées par les places de podium subsistantes. NGT est pour l’instant troisième à deux longueurs de Speedlover (Van Hover-Verhoeven) mais ne doit pas trop se réjouir puisqu’il n’a qu’un demi-point d’avance sur la Porsche Flandria Rent de Mattheus-Boden. Et un autre demi-point sur le duo Van Loo-Thomas. L’ Ultima de Derdaele & Co et la Porsche First de Van Rompuy-Jamers arrivent à respectivement 2,5 et 4,5 points de Van Loo-Thomas. Difficile de faire plus passionnant. Si Haane-Meert sont bien décidés à s’imposer, ils devront vraiment tout donner car les autres veulent en faire autant.

Contrairement au titre général et à ceux des trois Classes, les Challenges ne sont pas considérés comme des titres. De ce fait, il n’est pas nécessaire de prendre le départ de la dernière manche pour être classé.

En Driver Challenge, Anthony Kumpen et Bert Longin se sont efforcés, depuis le début de la saison, de clôturer l’année à égalité de points, en tête bien sûr. En examinant la situation, cela ne devrait pas être un problème insurmontable. Bert ne compte que deux points de retard sur son équipier Anthony ; s’il réalise la pole - ce qui lui vaudra trois points supplémentaires -, il passera en tête du Driver Challenge, avec une unité d’avance. Pour "redresser la barre", Anthony Kumpen "n’aura qu’à" réaliser le tour le plus rapide - équivalent à un point supplémentaire -, de façon à ce que les deux équipiers terminent le Driver Challenge au même niveau. David Hart, qui ne participe pas au Belcar Last Race, ne peut plus être rejoint par Goossens et Van Dongen pour la troisième place. Par contre, le duo Eurotech devra compter sur l’opposition féroce de Mario Josten, qui n’accuse que deux unités de retard. Severich est largué puisqu’il avait laissé le volant à Thomas Mutsch au Belcar Holiday Race. Les autres candidats pour le top cinq du Driver Challenge s’appellent Rudi Penders, Henk Haane, Jean-Claude Meert et Franz Lamot.
En Ladies Challenge, Stephanie Boden est hors de portée pour Kelly Jamers. Si celle-ci (qui partagera le volant avec son compagnon dans la vie, François Verbist) termine avant Boden, les deux dames termineront au même rang. Mais la coupe ira de toute façon à Stephanie, puisqu’elle a remporté plus de victoires cette année.

Kelly Jamers : "Je ne m’en soucie pas trop. Au Lausitzring, j’ai donné le volant à François. Et au Racing Festival, j’ai aussi passé mon tour à cause de l’accident de Peter Van Delm. Je l’ai fait spontanément parce que le championnat en Classe 3 a la priorité sur le Ladies Challenge. J’aurais peut-être réagi différemment si j’avais été de la partie sur l’EuroSpeedway en Allemagne. De toute façon, Stéphanie est vraiment très rapide. Nous étions dans la même Classe avec du matériel équivalent. Mais le fait qu’Alexandra Van de Velde et Caroline Grifnée n’ont pratiquement pas roulé cette année, il n’y avait pratiquement pas de concurrence. A deux, difficile de parler de championnat..."

Le Welcome Challenge est pour l’instant mené par Maxime Soulet, après sa double victoire sur la Corvette SRT. Mais il est peu probable qu’il trouve un volant pour le Belcar Last Race. Il y a fort à parier que Mark Thomas, qui n’a que 12 unités de retard, parvienne à combler le fossé et soit le nouveau champion en Welcome Challenge à l’issue du Belcar Last Race. Si Menno Kuus - sur la Porsche bi-turbo de McDonald’s - parvient à décrocher 17 points (ou davantage), il peut encore ravir la troisième place aux frères Cloet et Marc Duez - dont la participation est très improbable. Même chose pour Val Hillebrand s’il parvient à réitérer son exploit du Racing festival.

En Philip Verellen Junior Challenge, le lauréat est déjà connu : il s’appelle Mario Josten. Pour la deuxième et troisième place, la lutte reste indécise entre Johan Van Loo et Stephanie Boden, séparés d’un seul point.

En Gentlemen Challenge, Raymond Raus est "depuis des lustres" assuré du sacre, puisqu’il a creusé un écart de 28 points avec Jaak Janssen.