Comme annoncé, SRT était venu à Spa avec deux Corvette C5-R : une en Classe 1 confiée à la paire Menten-Soulet, la deuxième en Classe 4 (Invités) pour la "Dream Team" Heylen-Bouchut. Quel que fut le verdict de la course, Patrick Selleslagh avait décidé de faire l’impasse sur le Belcar Last Race. Dommage pour lui, car son team est sorti grand vainqueur de cette formidable "Bataille des Ardennes"… avant de prendre la tête du classement général ! Le grand perdant du week-end est Anthony Kumpen, qui s’est fourvoyé au Busstop en percutant la Porsche de Jeuris Vetters au terme d’une course très disputée entre ténors.
Qualifications : dixième place de départ pour les plus rapides
La première séance d’essais chronométrés fut directement la bonne. Hormis quelques gouttes, elle se déroula entièrement sur le sec. Longin se montra le plus rapide, mais GLPK perdit tous les chronos du vendredi suite à un feu rouge brûlé par Bert en bout de pitlanes. "Simplement pas vu", répondit Longin. "Je suivais une autre voiture et je n’ai pas vu le feu rouge. C’est dommage de gaspiller ainsi la pole position, mais le règlement est le règlement".
Par la pluie qui a perturbé la deuxième séance d’essais chronométrés, GLPK ne fut plus en mesure de lutter pour la pole et limita les dégâts en se montrant une fois de plus le meilleur, cette fois sous les intempéries, avec comme résultat un dixième chrono au général.
Par contre, le premier rang était entièrement réquisitionné par les troupes SRT, avec en tête Bouchut-Heylen flanqués de leurs équipiers Soulet-Menten. Plus étonnant, la troisième place de la Stealth : Hillebrand n’accusait qu’une seconde et demie sur le chrono de Bouchut. La très belle Mosler de Guino Kenis occupait la quatrième position, avec 2/10 d’avance sur la Porsche de Penders/Lamot. Ce n’est donc qu’à la sixième place que se trouvait la Marcos de Goossens/Van Dongen, qui s’étaient plaints durant tout le week-end d’un moteur fébrile et boitillant. Stef Van Campenhoudt et sa Porsche GT3 NGT occupaient le huitième rang, le meilleur en Classe 3. À l’exception de la BMW V8 de GS Motorsport, qui sur papier serait plutôt une voiture GT, aucune Tourisme n’était présente au départ. Les BMW d’Euroracing et MSE seront par contre de retour au Belcar Last Race tandis que les équipières Daikin ont raflé le succès avec la BMW 120d au Dutch Supercar Challenge.
Les essais ont connu leur lot de malchanceux, entre autres les frères Grouwels sur la Dodge Viper. Après la rupture du différentiel, les mécanos n’ont pas hésité à foncer chez Horeca - à Marseille - pour acheter un nouvel exemplaire. Un déplacement de 2100 km qui, soit dit en passant, porta heureusement ses fruits. AD Sport dut aussi déclarer forfait dans la première session après que Schreurs, sur des gommes encore froides, s’en alla conter fleurette au rail de sécurité. D’où la 36e place sur la grille pour Kris Wauters et Patrick Scheurs... Tout comme la Porsche McDonalds (dont Bouillon n’avait pas pris part aux essais), la Viper de Rudolph dût s’élancer des stands. Suite à des problèmes mécaniques, les Porsche bi-turbo de S&P Racing (pilotée par Grutman-Verdonck, 30e chrono) et de JMT Racing (Van Roey-Palttala, 11e chrono) étaient absentes du départ.
Le film de la course : une finale palpitante et un gros crash pour Penders et Josten
Les deux pilotes SRT prirent immédiatement les devants, mais furent rapidement rejoint par Bert Longin, qui venait de réussir un départ fusée et mettait déjà la pression. Au quatrième tour, il ravissait même la deuxième place à Soulet. Le public eut droit à de belles passes d’armes entre les Corvette de SRT et de GLPK. En Classe 2, la Mosler de G&A prit le meilleur sur les prétendants au titre, Penders-Lamot et Severich-Josten. Belles joutes aussi en Classe 3, entre les Porsche de Verbist-Van Rompuy (First Motorsport), Steinberg-Neyens (GS Motorsport) et Bouvy-Van Hooydonck (CEO Racing). L’Ultima de Derdaele-Verhoeven devait impérativement remporter la course pour préserver ses chances au titre... Mais ce n’était manifestement pas l’intention du moteur, qui partit bien vite en fumée, obligeant Belgium Racing à jeter le gant. Pour le duo Haane-Meert de First Motorsport, c’était la voie royale vers le sacre. Au 12e tour, Van Rossem planta sa Porsche RSR flambant neuve dans le décor au-dessus du Raidillon, obligeant la voiture de sécurité à sortir le museau. Le moment était donc venu pour les premiers pitstops. Hillebrand en tira profit, tout comme Penders qui dribblait Josten.
Ces messieurs les pilotes se remirent en selle après une quinzaine de minutes d’interruption. Le public assista alors à ce qui restera sans doute la plus belle - et la plus disputée - des luttes de la saison, avec en vedette les Corvette de GLPK et SRT. Après une heure de course, la fin du duel sonna pour les deux principaux candidats au titre en Classe 2, Penders et Josten. Le premier devait absolument s’imposer… mais dans le feu de l’action, il passa la BMW V8 par l’extérieur au Blanchimont. Hélas pour lui, le concessionnaire Porsche liégeois glissa sur des traces d’huile et emboutit la BMW V8. Les deux concurrents perdirent tout contrôle et finirent sauvagement leur course dans le décor. Bilan : une clavicule cassée pour Penders, la peur de sa vie et des genoux douloureux pour Josten. Vous l’aurez compris, le dénouement en Classe 2 attendra le 22 octobre, à l’occasion du Belcar Last Race. Reste évidemment à voir si les deux teams parviendront à retaper leur voiture suffisamment vite et, surtout, comment évoluera l’état médical de Rudi... Nous lui souhaitons de toute façon un prompt rétablissement.
Suite à ce grave accident, la safety-car fit sa deuxième apparition. Il fallut patienter plus d’une demi-heure avant de pouvoir relâcher la meute. C’est durant cet intervalle qu’eurent lieu les derniers relais. Mais la fin de course approchait, il ne restait déjà plus que 25 minutes. La star française de la GT, Christophe Bouchut, n’en demandait pas tant et creusa l’écart à l’aide de sa Corvette SRT. Il faut cependant noter qu’elle était plus légère d’une centaine de kilos par rapport à ses rivales. Pour rappel, il roulait en Classe 4 et ne représentait donc aucune menace, ni pour SRT avec Menten, ni pour GLPK avec Kumpen. La Mosler de De Keersmaecker était pointée en quatrième position et sentait le souffle de Hillebrand dans son dos. Quant au reste du peloton, il était largué à un tour minimum, mené par les disciples AD Sport Leest-Daniëls - qui réalisaient une course remarquable sur leur "petite" Porsche turbo - et Scheurs-Wauters qui signaient une superbe remontée depuis les profondeurs du classement. Idem pour les frères Grouwels sur la Dodge Viper. Le duo Bouvy-Van Hooydonk était aux commandes de la Classe 3, mais devait se méfier de Steinberg-Neyens et de Verbist-Van Rompuy, restés dans les parages, ainsi que de Van Loo-Thomas et Mattheus-Boden, bien décidés à refaire surface.
Dans les trois derniers tours, Kumpen se lança à l’assaut de Menten. Hélas, au freinage du "Busstop", Anthony fit une manoeuvre de dépassement trop audacieuse et se retrouva - à sa grande surprise - dans les échappements de la Porsche attardée de Jeuris/Vetters. Il vira droit dans le gazon mais ne put éviter cet obstacle inopiné. Quelques centaines de mètres plus loin, c’était l’abandon. La Corvette n’en est pas moins classée : 26e au général et 6e en Classe 1, soit un gain de 11 points malgré tout. De ce fait, GLPK se retrouve deuxième au classement général, à 9 longueurs du bolide SRT, champion sortant. La situation aurait pu être totalement inversée si Kumpen s’était contenté de la deuxième place - la troisième si l’on prend en compte la Corvette de Bouchut. Dans ce cas de figure, les équipiers Kumpen/Longin auraient mis le cap sur le Belcar Last Race avec une avance de 14 points sur leurs rivaux. Mais comme Patrick Selleslagh, patron de SRT, a déclaré vouloir engager ses deux Corvette en championnat GT de France, GLPK pourrait se contenter de paraître (au Belcar Last Race) pour s’imposer au titre général. Cependant, le règlement prévoit qu’un team candidat au titre doit impérativement participer à la dernière manche de l’année pour l’emporter... Qui vivra verra, donc !
La troisième place du classement général a livré des débats passionnants entre les belles exotiques de G&A Racing et Laudi Racing. Comme pressenti, la Stealth, inscrite en Classe 1, devança la Mosler, en Classe 2, mais fut obligée de faire un rapide "splash and dash" à 10 minutes du terme, ce qui lui coûta une place (elle termine quatrième au général et deuxième en Classe 1). AD Sport (Wauters-Scheurs) réalise une belle performance en se classant cinquième au général et troisième en Classe 1. La Marcos Eurotech de Goossens-Van Dongen, crapahutant dans les derniers tours, fut encore dépassée par la Porsche McDonald’s. Pas de chance non plus pour JMT Racing, lorsque son pilote britannique (Cole) planta sa Porsche bi-turbo dans le décor du Blanchimont. Dur dur, surtout dans l’ultime tour d’une épreuve. La Mosler G&A de Kenis-De Keersmaecker décroche donc le podium au général et s’impose brillamment en Classe 2. Partis des pitlanes suite à leur aventure spado-marseillaise, les frères Grouwels furent joliment récompensés de leurs efforts par une seconde place, juste devant les frères Thiers. Ceux-ci ne réussirent à doubler la Porsche turbo AD Sport de Leest-Daniëls que dans l’ultime boucle, avec un écart de moins d’une seconde ! À l’inverse, les BMW Silhouet de KS Motorsport ne parvinrent pas à convaincre : perte d’huile pour Leyssens-Lumbeeck et survirage très prononcé pour leurs équipiers Essers-Coens.
En Classe 3, les lauriers auréolent la Porsche CEO de Bouvy-Van Hooydonk... disqualifiée par la suite en raison d’un collecteur d’échappement non conforme. Par sa septième place au général, la Porsche GS de Steinberg-Neyens monte donc sur la première marche du podium en Classe 3, aux côtés des autres pilotes Porsche Van Loo-Thomas et Mattheus-Boden. Chris Mattheus et Stephanie Boden achevèrent une course impeccable mais furent victimes des interventions de la safety-car. Au terme d’une finale palpitante, l’écart sur la ligne d’arrivée n’était que de 6/10 de seconde. Van Rompuy/Verbist terminent quatrièmes, mais la vedette revient à leurs équipiers Haane-Meert. Après l’abandon de l’Ultima, ils purent en effet se laisser glisser vers le titre tout en levant le pied. Le premier grand champion est donc connu : c’est First Motorsport, aidé en cela par ses bons résultats aux Euphony 24 Heures de Zolder.
Bouchut-Heylen, Tavernier-Langeberg et Cracco-Jonckheere occupent le podium en Classe 4.