« Avant, je venais aux Boucles pour supporter mon pote Duez »

A lui tout seul, il constituera certainement l’une des grandes attractions de ces 49èmes Boucles de Spa. Huit ans et demi après sa dernière apparition dans une compétition belge lors de sa victoire aux 24 Heures de Zolder, plus de sept ans après le crash qui mit brutalement fin à sa carrière au Mans 1999, et déjà 24 années après son unique expérience en rallye, Boubou est de retour. Pour le plaisir. Le sien, mais surtout le nôtre…

«Je suis ravi d’avoir accepté l’invitation du journaliste Olivier de Wilde avec qui j’ai gardé quelques contacts depuis l’époque de la F1, mais aussi de Pierre Delettre et Alain Defalle que je connais depuis longtemps. Si j’ai bien compris, les Legend Boucles de Spa est une grande fête du rallye rassemblant pas mal d’anciennes gloires, tant au niveau des voitures que de pilotes qui viennent tous ici pour s’amuser, pour le fun. Un événement populaire auquel je suis heureux de pouvoir participer en tant que concurrent aux commandes d’une superbe Porsche 911 datant de 1966 alignée par le team Racing Old. »
Les Boucles, notre ex-triple vainqueur de Grand Prix y avait déjà assisté. Mais en spectateur, alors qu’il portait encore les cheveux longs…

« Lorsque je pilotais en F3, au début des années 80, je venais avec mes amis Pierre Van Vliet et Didier Theys pour supporter notre pote Marc Duez qui faisait un spectacle extraordinaire sur une Porsche Gaban. J’adorais cette ambiance : la nuit, le froid, la terre de la Clémentine, le gué des Artistes, c’était vraiment sympa.

Cela m’avait d’ailleurs tellement plu qu’en 1983, avant de disputer mon premier Grand Prix de F1 à Francorchamps sur l’Arrows, j’ai piloté l’Audi Quattro numéro zéro au Circuit des Ardennes. Cette voiture de route était tellement bonne que l’on allait souvent aussi vite que les leaders du rallye. Puis, en fin de saison, les organisateurs du Rallye du Condroz, m’ont invité à faire la course sur une Porsche 911 Groupe 4 de Gérard de Ville de Goyet. Une toute bonne auto. J’étais deuxième derrière Snijers je crois avant qu’une ferme ne traverse la spéciale. On a perdu pas mal de temps à réparer, j’ai dû attaquer comme un fou en spéciale et même sur le routier pour rattraper le temps perdu et finalement remonter à la 5ème place. Je garde un très bon souvenir de cette expérience. Malheureusement, faute surtout de temps, je n’ai plus jamais eu l’occasion de rouler en rallye jusqu’à ce week-end. Mais ici le contexte est différent. C’est de la régularité. Les moyennes ne sont pas trop élevées. Cela fait 8 ans, depuis mon accident au Mans alors que nous étions largement en tête avec la Toyota, que je n’ai plus piloté une auto de course. »

Replonger ainsi ne risque-t-il pas de lui redonner l’envie de reprendre la compétition de manière plus régulière ? « Non, non. Il ne s’agit que d’un retour occasionnel. Pas question de relancer ma carrière ou de prendre des risques. A bientôt 50 ans, j’ai tourné la page. Ma famille et mon boulot dans l’aviation me comblent de bonheur. Le sport automobile ne me manque pas. Cela dit, c’est avec grand plaisir que je vais renfiler ma combinaison et replonger dans le bain. Revoir des amis, des journalistes, des pilotes et des spectateurs que je n’avais plus vus depuis très longtemps. Spa est un nom lié à jamais au sport automobile. Francorchamps m’a apporté beaucoup de satisfactions : mon premier et mon dernier GP en F1, la victoire aux 1000 km, les 24 Heures, etc.

Je suis certain que les Legend Boucles de Spa viendront compléter l’album des bons souvenirs. D’autant que je les disputerai en famille. Après avoir songé rouler avec mon épouse Daniela, j’ai finalement décidé d’offrir ce beau cadeau à mon fils aîné Kevin. Ce sera une belle première expérience pour lui. Et maintenant, que la fête commence…»