Organiser une course nationale un jeudi est un événement inédit dans les annales des sports automobiles belges. Mais l’objectif poursuivi par les organisateurs limbourgeois a été entièrement atteint. Des milliers d’élèves et étudiants se sont massivement retrouvés sur le Circuit Zolder pour débuter les "grandes vacances" de la plus belle façon qui soit: par un spectacle sur la piste et par des animations annexes. Et les médias ont largement relayé l’événement - ou vont le faire.
Pour la troisième fois en autant de manches, la Corvette de GLPK, pilotée par Kumpen/Longin, a défloré le drapeau à damier. Et pour la troisième fois consécutive aussi, elle était directement suivie par ses deux grandes rivales, la Corvette SRT (Hart/Hezemans) et la Marcos d’Eurotech (Goossens/Van Dongen).
Malgré trois podiums, Wim Noorman d’Eurotech revient sur la course avec des sentiments partagés. "Pour l’instant, nous sommes au maximum de notre potentiel avec la Marcos. Malgré les efforts incroyables des pilotes et de l’ensemble du team, nous sommes 3 secondes trop court. C’est trop. Je veux me rapprocher à une seconde des Corvette, une et demi au maximum. Ce serait parfaitement réalisable avec des restricteurs et un aileron arrière plus grands. Notre pare-brise est trop étroit, ce qui limite la largeur de l’aileron arrière, comme l’exige le règlement. J’espère que les organisateurs entendront notre prière... Car si nous pouvons gagner en vitesse, les Corvette n’auront plus droit à l’erreur, la lutte sera beaucoup plus intense, plus passionnante pour les pilotes et le public qui en aura plus pour son argent. Et cela ne vaut pas seulement pour notre Marcos, mais aussi pour les Viper et les Porsche bi-turbo".
Trois fois la pole position, le tour le plus rapide en course et la victoire finale… GLPK semble pour l’instant invulnérable. Mais SRT est sur ses talons. Après les frères Bleekemolen, tous deux engagés en DTM et en Porsche Supercup, c’est cette fois Mike Hezemans qui a joué le rôle d’équipier de Hart. Pour la petite histoire, le même Hezemans forme équipe avec Kumpen/Longin en FIA-GT, mais pour une fois, il ne leur a pas fait de cadeau. Il n’a cédé que 129/1000e de seconde lors des qualifs et 18 secondes au terme de la course.
Val Hillebrand, lui, a surpris en hissant sa Stealth au troisième rang, après avoir relégué la Marcos d’Eurotech à 1/10 de seconde et en prenant 2,5 secondes sur la Viper AD Sport (qui débutait en Belcar avec les frères Wauters). Mais la Stealth dut abandonner peu après le départ, suite à des problèmes de moyeu. "Nous sommes sur la bonne voie", assure-t-on chez Van Moerbeke. "N’oubliez pas que nous n’avons qu’une fraction du budget de nos concurrents directs. Si nous parvenons à rendre la voiture encore plus fiable, nous pourrons nous battre pour un podium. Car Val est très rapide. Ne l’a-t-il pas prouvé lors des qualifs?"
La première course des frères Wauters avec la Viper se déroula très bien, elle aussi. Enfin, presque... Koen a pris le départ et a longtemps rivalisé avec la Stealth et la Marcos de Van Dongen. Il s’est même hissé au troisième rang, mais le freinage d’un concurrent dans le Jacky Ickx l’a contraint à virer in extremis dans les pitlanes pour éviter le contact. Il perdit alors la Marcos de vue. De contact, il en fut encore question au même endroit, mais dans l’ultime tour de la course, entre Kris Wauters et Rudi Penders, en lutte pour la quatrième place du général. L’infortuné musicien du groupe Clouseau a valsé dans le bac à sable... et signifié la fin de la course inaugurale de la famille Wauters sur la Viper d’AD-Sport. L’équipage "familial" Steegmans sur la Porsche bi-turbo d’AD Sport clôture le top 5 en Classe 1. A noter encore que le duo Bouillon/Kuus a réalisé le meilleur résultat de sa carrière sur une Porsche bi-turbo de Gabriël Racing : quatrième en Classe 1 et 16e au général.
En Classe 2, la Porsche RS de Penders/Lamot a réalisé le meilleur chrono et s’est élancée de la troisième ligne de départ. Mais ses rivaux étaient à l’affût. La BMW V8 de Severich-Josten et la Porsche PSI de Bouvy/Van Rossem ne lui ont cédé que respectivement 3 et 4/10 de seconde. Un peu moins d’une seconde, c’est l’écart qui séparait Penders/Lamot de Kenis/De Keersmaecker, qui n’avaient pourtant pas encore roulé le moindre mètre au volant de leur - superbe - Mosler. Voilà qui promet pour l’avenir.
"Effectivement, vous pouvez considérer cette course comme le roll-out de la Mosler, assorti d’une séance d’essais intensifs", confirme Guino Kenis. "La préparation de la voiture vient à peine de se terminer, nous faisions nos tout premiers mètres. Les réglages n’ont même pas encore eu lieu, nous devons apprendre à connaître la bagnole et à la maîtriser. Mais quand je vois que nous bouclons le circuit de Zolder en 1’35 sans la moindre préparation, je suis persuadé que la Mosler a un potentiel énorme. Nous devrions être en mesure de nous imposer d’ici peu". Malheureusement, pour lui, un détour (de De Keersmaecker) dans le bac à sable et un éclatement de pneumatiques mirent hors jeu le duo G&A. Mais une chose est sûre : la Mosler n’est pas seulement l’une des plus belles voitures du plateau, c’est aussi l’une des plus rapides !
Severich a d’emblée dominé la Classe 2, mais Franz Lamot est resté sur ses talons, n’accordant aucune latitude à la BMW V8. Ils étaient suivis par la Mosler et la Porsche CEO de Van Rossem. Le public aurait pu assister à un dénouement palpitant si la voiture de Severich n’avait pas pris feu durant le relais de pilote... Le temps d’éteindre tout cela et de repartir, la BMW V8 était déjà en queue de peloton. Pour Penders, la voie était libre: il pouvait se concentrer sur une belle place au classement général. Il termine au quatrième rang, suivi à un tour par Bouvy/Van Rossem. D’après ce dernier, des essais sont impérativement nécessaires à court terme avec la Porsche RSR de PSI afin de combler le fossé avec Penders. La troisième place du podium en Classe 2 est revenue à la Dodge Viper des frères néerlandais Grouwels/Grouwels. Vetters/Jeuris et De Laet/Volleberg clôturent le top 5. Les frères Thiers, qui avaient réalisé le quatrième meilleur essai qualificatif, avaient prématurément disparu de la course suite à une casse d’embrayage. Après la malchance de GS Motorsport, ProSpeed (Penders/Lamot) comble d’un seul coup son retard et revient à cinq longueurs des leaders. La troisième place du classement intermédiaire est pour la Viper de Grouwels/Grouwels, devant les Porsche de Van Rossem Bouvy et De Laet/Volleberg.
En Classe 3, le public eut de nouveau droit à une joute passionnante avec plusieurs leaders et la deuxième victoire consécutive de l’Ultima de Belgium Racing. Tout comme au Belcar Home Race, Johan Empsen a arraché la pole avec l’Ultima et a devancé d’une grosse seconde ses rivaux Mattheus/Boden et Haane/Meert. La Classe 3 est peut-être la plus acharnée du Belcar Original. La concurrence fait rage et les courses s’apparentent à de très long sprints, du début à la fin. Les pilotes donnent tout ce qu’ils ont, c’est pourquoi ils sont littéralement sur les genoux lorsqu’ils s’extirpent de leur voiture. C’était encore le cas ce jeudi au Midsummer Race, ce qui a provoqué de nombreux changements de situation, surtout vers la fin de la course.
Dès le début, la bataille s’est amorcée pour la tête entre l’Ultima de Empsen, aux commandes, et les Porsche GT3 Supercup de Haane, Boden et Maes. Empsen fit preuve de jugeote en levant légèrement le pied pour éviter la casse. Lorsque la paire néerlandaise den Otter/van Riet vint elle aussi s’immiscer dans la joute pour la première place de la Classe 3, le public ne savait plus où donner de la tête. C’est incroyable comme ces pilotes (masculins et… féminin) font l’impossible pour arracher une place. Lors du relais, la Porsche CEO de Maes était en tête ; son équipier Van Hooydonk a donc pris les commandes, suivi de Derdaele, den Otter, Döring, Meert, Mattheus et Van Loo.
Alors que Derdaele reprit la tête, on assista à une belle remontée de Mattheus. Dans l’ultime phase de la course, Meert parvint encore à dépasser den Otter qui, épuisé, voyait ses chronos s’allonger à chaque tour.
Au classement intermédiaire, le trio Derdaele/Empsen/Verhoeven s’est glissé en tête avec 7 longueurs d’avance sur Haane/Meert (First) et les deux Porsche Speedlover de Mattheus/Boden et Van Hover/Döring, qui ont déjà concédé 13 points. Les quatrième et cinquième places de la Classe 3 sont pour le compte de Van Hoepen/Den Otter et Maes/Van Hooydonck.
Quatre voitures, dont les deux Porsche bi-turbo de JMT, étaient inscrites en catégorie Invités. Mais aucune ne parvint à rejoindre l’arrivée. La Dodge Viper de Chaillet/Nef n’a même pas débuté la manche suite à une perte de roue aux essais. La belle Audi S4 de Noll/Hasenbichler ne mit pas longtemps avant de rejoindre les boxes pour avarie technique. Les deux Porsche JMT furent obligées de jouer en classe Invités parce qu’aucun pilote ayant entamé la saison chez JMT n’était présent au départ. Mais les deux équipages durent abandonner suite à des problèmes de moteur.