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C’est ce week-end sur le circuit de Spa-Francorchamps que sera donné le coup d’envoi du Belcar Series 2006. La tradition ne veut-elle pas que la saison démarre à Zolder, le "berceau" du Belcar ? Effectivement, mais les travaux de rénovation de l’asphalte limbourgeois ont cette fois contraint les organisateurs à se tourner vers une solution alternative.

Le "Belcar" est à la veille d’une saison cruciale. La dixième disputée sous l’appellation Belcar depuis l’obtention du statut de championnat national. Une année anniversaire en d’autres termes. Et cela, Circuit Zolder en est particulièrement fier. Peu d’organisations peuvent en effet se targuer d’un palmarès affichant 9 saisons consécutives en progression. Cette évolution très favorable n’est évidemment pas uniquement due aux mérites des organisateurs, mais elle est surtout le fruit d’une collaboration avec les teams, les pilotes et sponsors, qui continuent de croire dans le produit qui leur est proposé.

Mais venons-en à la principale différence entre le Mediagroep Van Dyck Belcar 2006 et les éditions Belcar précédentes. Elle est double : d’une part le règlement, qui a été fortement retravaillé, avec 2006 comme saison de transition ; d’autre part, le fait que le Belcar devienne dès cette année une marque à proprement parler. Les organisateurs ont mis sur pied le Belcar Umbrella, regroupant le Mediagroep Van Dyck Belcar Original, le Belcar Endurance Cup, le Belcar Sprint Cup et le Belcar Historic Sprint, dont les joutes seront disputées ensemble aussi souvent que possible.

L’idée n’est pas neuve. Aux États-Unis par exemple, le Nascar regroupe Nextel Cup Series, Busch Series et Truck Series avec le succès que l’on connaît. Mais en Belgique, cela ne manque pas de susciter certaines interrogations.

Marc Martens, Series Promotor de Circuit Zolder, et par conséquent promoteur des quatre séries distinctes, a répondu en long et en large à nos questions.

Notez encore que le public pourra assister gratuitement à la première course qui sera disputée par les quatre séries Belcar susmentionnées. Vous pouvez télécharger les tickets à volonté et les imprimer; rendez-vous pour ce faire sur les sites Internet www.pitstop.tv et www.radiocontact.be.

Malgré les profonds changements aux règlements, le tout nouveau Mediagroep Van Dyck Belcar Original 2006 s’annonce-t-il comme un grand cru?

Marc Martens : "Je pense que la liste d’inscriptions actuelle le confirme déjà. Et ceci malgré les bruits négatifs qui circulaient il y a quelques mois. Au moment où je vous parle, pas moins de 43 voitures sont déjà inscrites. Soit autant qu’à l’entame de la saison dernière. Le seul problème était la publication tardive du règlement. Elle était prévue pour le Belcar Masters 2005, mais les circonstances ont voulu que la dernière ligne ne soit écrite que fin janvier. C’est dommage, car nous voulions lancer une campagne pour attirer plus d’équipes étrangères. Or durant la trêve hivernale, plus de 10 teams internationaux nous ont spontanément contacté. Mais sans règlement, vous n’avez aucune chance de les intéresser.

Au cours des 10 dernières années, le Belcar a grandi grâce aux efforts communs des écuries, des pilotes et des organisateurs. Par le passé, nous avions pratiquement carte blanche en ce qui concerne le règlement, même si ceux-ci étaient toujours peaufinés en concertation avec le RACB Sport.

Ces dernières années, sous l’impulsion de feu John Goossens, beaucoup de choses ont changé au RACB Sport. Et cela s’est concrétisé par un noyau très fort, articulé autour des fers de lance que sontMichel Jodogne, Koen Wijckmans et Kurt Van Campenhout. Autrefois, ce qui importait aux yeux des stratèges du RACB, c’était le championnat national de sprint (le Procar, puis le New Procar), tandis que le Belcar, malgré son essor, restait dans l’ombre. À la disparition du Procar, ne subsistait en Belgique que le Belcar comme championnat national sur circuits. Avec un beau plateau de participants et une structure saine.

Les missions qui incombent au RACB Sport, comme à toute fédération sportive, consistent à définir un cadre dans lequel peut s’exercer un sport et à guider au mieux le championnat. En étroite négociation avec le RACB Sport, qui édicte les règlements, il nous revient, en notre qualité de promoteurs, de préserver l’esprit du Belcar et de garder l’équilibre. Ainsi, l’ambition et l’exigence du RACB Sport consistant à appliquer autant que possible les règlements FIA GT en Classe 1 peuvent-elles être considérées comme une conséquence - presque - logique de notre popularité. Et pourtant, notre championnat n’avait jusqu’à présent que peu de voitures FIA GT, parce qu’elles devaient être trop sérieusement modifiées pour se conformer aux règlements spécifiques du Belcar.

Maintenant qu’ils ont été revus, les teams belges peuvent engager une voiture en FIA GT en plus du Mediagroep Van Dyck Belcar, sans intervention technique. Et l’inverse est vrai aussi: les écuries déjà actives en FIA GT peuvent venir s’inscrire sans problème au Belcar.

Nous devons donc réussir à fusionner nos principes de base avec les attentes du RACB Sport. Nous devons évidemment préserver nos modèles plus exotiques, comme les Marcos, Stealth et même Viper, et les Porsche bi-turbo - des voitures plus guère présentes en FIA GT mais qui forment pourtant la majorité de notre Classe 1 - et si possible les rendre encore plus compétitives. Avec Kurt Van Campenhout, nous devons donc veiller à niveler au maximum les écarts respectifs au sein d’une même classe. C’est pourquoi nous avons - entre autre - prévu un système de handicap. C’est surtout dans ce domaine que nous qualifions 2006 d’année "de transition". On peut difficilement rédiger un règlement selon les budgets des parties prenantes, mais on peut s’efforcer à ce que les voitures favorites dans chaque classe soient de niveau plus ou moins "égal".

Lutter pour le titre ne devient-il pas trop coûteux?

Marc Martens : "2006, on l’a dit, est une année charnière. Un round d’observation. Nous n’avons pas l’intention de changer totalement de cap l’an prochain, mais bien de corriger le tir là où ce sera nécessaire. Car nous devons suivre les tendances et respecter les conditions du RACB Sport et de la FIA. C’est une évolution inévitable, et pas uniquement en sport automobile. Regardez autour de vous : tout évolue, tout devient plus cher. Mais au sein de nos règlements, nous avons laissé de la marge pour des voitures comme les Viper, Porsche, Stealth et Marcos, qui pour l’instant ne roulent plus en FIA GT. On peut aujourd’hui acquérir une Viper pour un prix dérisoire, or c’est une voiture qui, en Mediagroep Van Dyck Belcar Original, est parfaitement capable de se hisser aux avant-postes. En l’espace de 10 ans, nous sommes passés d’un championnat régional à ce que nous sommes aujourd’hui. Et nous devons poursuivre dans la même voie.

Car en Belcar, l’époque de l’amateurisme des débuts est révolue. Et à voir comment vont les choses, tout le monde s’en porte très bien. Retourner aux racines ne serait donc pas raisonnable. Elles sont désormais transplantées en Belcar Endurance Cup, où les vrais amateurs peuvent encore se mettre en valeur. Et même mieux qu’autrefois, car une course disputée dans le cadre du Belcar le samedi amène une audience plus importante qu’une manche de Zolder Touring Cup autrefois disputée le dimanche. L’important plateau GTB de l’an dernier a été réparti en deux Classes dans lesquelles nous pouvons espérer de passionnants duels. Alors qu’une Supercup occupait il y a quelque mois une place anonyme dont le mou du peloton, elle pourra cette année se battre de nouveau pour le titre de sa Classe. Pour ce groupe donc, la compétition n’est pas plus chère qu’avant.

Presque toutes les écuries bien structurées, qui amènent au départ de puissantes voitures, ont grandi en même temps que le Belcar. GLPK, PSI Experience et SRT en sont trois exemples parfaits, parmi d’autres. Regardez AD Sport, Speedlover, First, CEO, G&A... pour ne pas tous les citer. Ces teams ont tous évolué d’une compétition régionale vers un niveau international, au point de fouler régulièrement l’asphalte de circuits étrangers.

Quant à la difficulté que ressent peut-être le public à s’y retrouver dans les différentes Classes, nous l’avons partiellement résolue en choisissant des couleurs différentes pour l’arrière-plan des numéros de voitures.

Le Belcar Umbrella ouvre une nouvelle ère. Faire rouler toutes les séries un même week-end semble intéressant. Mais cela ne crée-t-il pas un nouveau problème pour le Belcar Endurance Cup? Ces voitures autrefois inscrites en Touring Cup voient aujourd’hui leurs manches de quatre heures rabotées à seulement 125 ou 150 minutes. Cela fait que, hormis la manche finale disputée sur 10 heures, il ne faudra plus que deux pilotes au lieu de trois au minimum. Ce qui risque tout de même d’augmenter les budgets supportés individuellement par chacun...

Marc Martens : "Nous partons d’un principe simple : retirer les éléments positifs d’une situation délicate. Les voitures qui disputaient autrefois la Zolder Touring Cup et le Sprinters Cup Zolder étaient confrontées à plusieurs problèmes. D’une part, le manque d’intérêt des teams, essentiellement dû aux restrictions sonores imposées par les autorités. Automatiquement, ces journées de course n’étaient plus rentables pour le Circuit Zolder. Par ailleurs, les restrictions sonores ont empêché l’évolution des voitures. Il est par exemple prouvé qu’il est très difficile pour une Porsche 996 de respecter la norme de 95 dB(A). Si nous n’avions pas créé le Belcar Umbrella, nous aurions pu mettre la clé sous le paillasson des Zolder Touring Cup et Sprinters Cup Zolder, parce que ces deux tournois n’étaient plus rentables. Ce que nous ne voulions absolument pas.

Comme nous n’avions aucune alternative, le Belcar Umbrella était la seule solution. Mais une solution qui, en plus, offrait plusieurs avantages. Pour certains jeunes pilotes, le Belcar Sprint Cup et Belcar Endurance Cup peuvent servir de tremplin vers le Belcar Original. Ces championnats peuvent donc grandir progressivement sous l’aile du Belcar Umbrella. Il sera aussi plus facile, pour certaines écuries, de faire progresser un rookie.

GLPK en est un bel exemple. Outre une Corvette en Belcar Original, il lance cette fois une Porsche en Belcar Endurance Cup. Il la confie à un jeune pilote assisté de deux ténors expérimentés. Du Sprint en passant par l’endurance, un pilote peut évoluer vers le Belcar Original et à l’issue de sa carrière, reprendre le chemin inverse.

Nous avons également ajouté une manche aux six rendez-vous du calendrier Belcar Endurance Cup. Si le team engage un troisième pilote et que le budget peut ainsi être réparti sur trois et non plus deux têtes, c’est plus facilement digeste. Nous avons également préservé le Belcar 10 Hours of Zolder comme manche terminale de la saison. Quant aux autres joutes, plus courtes, elles seront plus passionnantes pour le public.

D’un point de vue publicitaire aussi, ce sera plus avantageux. Tous les tournois portent en effet le label Belcar et même si la course est disputée le samedi, l’intérêt du public est de toute manière plus fort que lors des courses B dominicales du temps jadis. Cela donnera en outre la chance à certaines écuries actives en Belcar Original de revenir avec des voitures plus anciennes et de les inscrire en Belcar Endurance Cup ou en Belcar Sprint Cup.

Quant au taux de participation, il n’est pas encore connu et pour cause : ces deux compétitions, tout comme le Historic Sprint, tombent sous le règlement de la fédération sportive flamande VAS. L’inscription peut donc se faire jusqu’au matin même de la course. Nous évaluerons la situation après la première manche, pour attirer plus de voitures si nécessaire. Mais les perspectives de plateaux complets sont réalistes."

Belcar First Race