Print from | |
|
Marc Timmers nous refait le coup de Probst
Les 48èmes Boucles de Spa, celles de la renaissance, nous ont offert une véritable édition de légende. Premier constat, ce retour aux sources de... Spa, à l’ambiance, à l’esprit et aux voitures d’antan fut un véritable succès populaire. Cela faisait quelques années qu’on avait plus vu un public aussi nombreux mais surtout aussi enthousiaste et passionné sur les bords des spéciales. Pas de doute, la formule a plu à beaucoup de monde. « Voir autant de spectateurs fut un pour moi une véritable surprise, » s’exclamait un Pierre Delettre sur un petit nuage durant deux jours. « Dès le contrôle technique, j’ai retrouvé le public d’autrefois. Des personnes sages, posées, responsables avec un bon état d’esprit. Pour qui le rallye est une fête. » De plus, l’organisateur a reçu un sérieux coup de pouce de la météo avec le véritable retour de routes blanches. Symboliquement, il se mit en effet à tomber quelques flocons lorsque les 67 concurrents s’élancèrent pour une première boucle à l’issue de laquelle on retrouva la MG B GT V8 du pistard Fred Bouvy en tête de la course grâce à un temps scratch sur la piste de l’EMA. Mais la courte étape de l’après-midi n’était qu’un amuse-gueule et dès le premier passage sur la terre verglacée de la Clémentine, la course allait prendre une physionomie plus normale avec le retour des rallymen traditionnels.
Tous deux anciens vainqueurs des Boucles, François De Spa (Ford Escort) et Bernard Munster (Porsche) pointèrent un instant en tête de l’épreuve avant d’être débordés par les tractions intégrales et de devoir se contenter de se battre pour la 3ème marche du podium - la première en deux roues motrices se jouant pour un point en faveur de Big Bernie-, le Porschiste perdant définitivement le contact avec les leaders lors d’une sortie dans le 2ème passage dans la Clémentine : « J’ai glissé sur du verglas et tapé au même endroit que Patrick Snijers (alors 5ème) une minute avant moi. Heureusement, contrairement à lui, j’ai pu repartir, » racontait le géant à lunettes un peu frustré d’avoir dû disputer les dernières RT dans un brouillard à couper au couteau.
Les conditions hivernales avec une couche de glace à se voir dedans firent les affaires des quatre roues motrices. « On devait même faire attention en sortant de notre voiture pour ne pas se mettre à terre tellement cela glissait, » souriait un Marc Timmers venant finalement à bout du résistant Jean-Pierre Van de Wauwer aux commandes d’une BMW 325iX pourtant moins soigneusement préparée que l’Audi Coupé Quattro du Verviétois, leurs deux voitures (de 1986) étant en outre les plus récentes du plateau « Je l’ai achetée la semaine dernière, » souriait le pote de Freddy Loix ravi de ce retour plutôt réussi en nous refaisant, vingt ans après, le coup de Jean-Claude Probst, vainqueur en 1986 au volant d’une Ford Sierra 4x4 sortie du Show Room. « C’est une voiture de série de 170 chevaux que j’ai remontée pour ne pas taper trop et sur laquelle j’ai mis un protège-carter. Il n’y a même pas d’arceau de sécurité. Parfois c’était dangereux. Allez, maintenant que j’ai gagné Spa, je peux songer au Mondial !» Le talent et l’audace du Tim capable de rouler les yeux fermés dans le brouillard ont permis de donner le coup de rein nécessaire pour imposer sa caisse d’origine avec 46.9 points d’avance sur un Vande avouant qu’il n’aurait pas pu aller plus vite. Mais qui aura tenu longtemps en haleine ses toujours nombreux supporters. L’étonnant Fred Bouvy qu’on n’attendait pas à pareille fête sur un terrain aussi délicat et avec un monstre difficile à dompter complétait le Top 5 après avoir signé un 2ème scratch, de justesse devant un Renaud Verreydt soignant le spectacle et ne regrettant pas le déplacement : « Je me suis amusé comme un fou. Les rallyes modernes sont devenus trop aseptisés. Il faudrait juste ici améliorer le système des CP. Pourquoi pas avec une pointeuse ? » Plus loin, David Sterckx (9ème), bien revenu, regrettait qu’une panne d’essence lui ait coûté la 5ème place. Après avoir crevé et oublié de disputer l’avant dernière spéciale (où elle encourut la pénalité forfaitaire de 300 points), Vanina Ickx ramenait la 2ème Porsche du Racing Old à un honorable 17ème rang au terme d’une course appliquée : « Vous appelez cela de la régularité ? »souriait la fille de Jacky, soulagée d’avoir rejoint l’arrivée sans bosse. « J’ai adoré participé à ce rallye, communier avec le public. Mais j’ai aussi trouvé cela très dur. Il y avait un rythme soutenu, on ne pouvait jamais se reposer. Je suis liquidée. Physiquement et mentalement. » Assistée par sa sœur Larissa qui ne faillit jamais dans sa mission, Vanina devançait finalement Stéphane Henrard, 22ème aux commandes de la Skoda 130 Gr.A de Francis Listrez. « Je me suis amusé comme un petit fou. Il n’y avait malheureusement pas assez de neige pour ma petite Skoda, l’une des moins puissantes du plateau. Mais c’est à refaire. » Ce n’est pas Pierre Delettre ni les milliers de spectateur ayant assisté à ce superbe événement qui prétendront le contraire !
Le classement final :
1. Timmers-Smets (BMW 325 IX) 648,72 ;
2. Van de Wauwer-Dumoulin (Audi Quattro) à 46.90 ;
3. Munster-Leyh (Porsche 911) à 189.83 ;
4. De Spa-Grogna (Ford Escort) à 327,8;
5. Verreydt-Ramelot (Talbot Sunbeam) à 415 ,40 ;
6. Van Heurck-Van Heurk (Austin Healey) à 438,14;
7. Bouvy-Toubon (MG B GT) à 450,75 ;
8. Reuter-Vandevorst (MG B) à 591,44;
9. Horgnies-Burniat (Opel Manta) à 655,08;
10. Sterckx-Lopès (Porsche 911) à 660,76 ;
11. Dolk-Rorife (Hol-Bel/Ford Escort) à 709,76 ;
12. Vanderspinnen-Berkhof (Bel-Hol/Ford Cortina Lotus) à 727,36 ;
13. Fumal-De Grave (Opel Kadett) à 776,16;
14. Gengou-Gathy (Volvo 142) à 792,84 ;
15. Lux-Lambert (Lancia Fulvia) à 866,72;...
18. V.Ickx-L. Ickx (Porsche 911) à 1049,43 ;...(46 classés)