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Munster et Timmers au coude a coude
Pierre Delettre a 1000 fois réussi son pari en faisant renaître ce samedi ces Legend Boucles de Spa. Comme nous, les spectateurs venus par milliers ont rajeuni de vingt, trente ou quarante ans en voyant passer ces 67 bolides de 1950 (la Volvo de Marcy très vite retardée par des soucis mécaniques) à 1986. En en coup de génie, l’épreuve spadoise a retrouvé toute l’ambiance qui faisait son charme : la neige et la glace, le ballet des phares dans la nuit, les feux de joie et les voix des supporters qui résonnent à forces de gorgée de péket dans la forêt de la Clémentine, la terre, les longues glissades de dizaines de propulsions, les moteurs sonnant la charge, les assistances ambulantes, un chapiteau ne désemplissant pas, bref un vraie rallye comme à la belle époque. « C’est génial, » s’exclamait Renaud Verreydt, généreux dans l’effort aux commandes de sa Talbot Sunbeam. « Cela faisait longtemps que je n’avais plus vu autant de monde sur les routes de Spa. On est revenu à l’origine des épreuves routières et c’est très bien ainsi car les rallyes modernes sont devenus trop aseptisés. » Leader à l’issue de la 1ère boucle, Fred Bouvy n’en revenait pas. « Je m’amuse comme un petit fou avec cette MG bigrement bien préparée. On est en travers partout sur la neige, mais cela marche. J’ai signé mon premier scratch dans la show, » se marrait-il avant de déchanter au début de la nuit en étant pénalisé de 300 points pour avoir raté un contrôle de passage. Frédéric Béco (moteur ES1) mais aussi David Sterckx (Porsche) avaient été encore moins heureux, le dernier s’immobilisant dans l’ES4 suite à une panne... d’essence. Ce qui ne l’empêchait pas de reprendre la ronde en soirée, mais loin bien loin de son équipière Vanina Ickx, se débrouillant plutôt bien aux commandes elle aussi d’une 911 de 1965. « Je vis vraiment un grand moment. Le rallye est une communion avec le public. C’est fort différent du circuit. J’adore, » s’exclamait-elle en pointant aux portes du Top 10. Et sa sœur d’équipière Larissa déstressait au fil des RT (Regularity Test) sous le regard protecteur et les encouragements de leur maman. Malgré des conditions hivernales convenant parfaitement à sa petite Skoda propulsion de 130 chevaux, Stéphane Henrard ne se sentait lui pas aussi à l’aise sur un tapis blanc que dans le désert. « Ce n’est pas évident du tout, » avouait le Bruxellois pas loin d’un Pierre Delettre hilare. « Je suis aux anges. Ceux qui ne croyaient pas en mon nouveau concept en sont pour leurs frais. Le monde sous le chapiteau, dans Spa et surtout sur les RT m’a donné raison. C’est ce type de spectacle-là que les gens veulent voir. » Et pas besoin de dépenser des milliers d’euros pour prendre la tête d’un rallye devenu une véritable épreuve de vitesse, les moyennes prévues étant quasi impossible à réaliser sur la glace et sous la neige. Après huit RT, la BMW 325IX d’origine (sans même un arceau de sécurité) de l’excellent revenant Marc Timmers ne comptait qu’un peu moins de 4 points (secondes) de retard sur la Porsche de Munster, le plus rapide dans la Clémentine. Et derrière, à dix points seulement, les régionaux de Spa (Escort) et Van de Wauwer (Audi Quattro) luttaient pour la 3ème marche du podium sans pour autant renoncer à la victoire, l’Opel du spectaculaire Snijers complétant un Top 5 provisoire sans grosse surprise au niveau des noms, seul Verreydt manquant à l’appel des ténors après avoir perdu d’emblée du temps avec un capot mal fixé. Mais il restait encore treize RT à disputer et donc beaucoup de choses à jouer d’ici à une arrivée jugée sur le coup de 2h30 du matin. Comme à la grande époque des Boucles... Le classement après 8 RT : 1. Munster-Leyh (Porsche 911) 140,67 ; 2. Timmers-Smets (BMW 325iX) à 3.81 ; 3. De Spa-Grogna (Ford Escort MK1) à 10.49 ; 4. Van de Wauwer-Dumoulin (Audi Quattro) à 10.57 ; 5. Snijers-Delmelle (Opel Manta) à 28.88 ;...