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Entretien avec Chavan, double vainqueur des Boucles
« Jacquemin était plus vite que Stapelaere »
Avec Christian Delferier (aux côtés de Haxhe sur Daf 66 en 1973), Willy Lux (83 et 93 avec Duez puis de Mevius), Bernard Munster (1999) et Pascal Lopes (2002 à la droite de Larry Cols), Chavan fait partie des cinq anciens vainqueurs au départ de ces Legend Boucles de Spa. A 64 ans, cette légende de l’épreuve spadoise replongera pour la 22ème fois.
« La première c’était en 1964, à l’époque des Routes Blanches aux commandes d’une Mercedes 220, » se souvient-il. « Et la dernière en 1989 avec une Mitsubishi Starion.» Sa première victoire, elle, remonte à 1968, alors qu’il était l’équipier occasionnel de Jean-Marie Jacquemin dans le baquet d’une R8 Gordini.
«Jean-Marie s’était cassé le bras quelques semaines auparavant. On venait de lui ôter son plâtre et il cherchait un copilote capable de prendre le volant au cas où il souffrirait trop. Je l’avais toujours pris pour un fou. Mais j’étais fou aussi et j’ai donc accepté de monter à côté de lui. Je ne le regrette vraiment pas car j’ai découvert le plus grand pilote que = ai jamais connu. Sa réputation était usurpée. Je lui avais collé une mauvaise étiquette. C’était un type exceptionnel. Ce jour-là, j’ai pris une belle leçon de modestie. Je me suis dit : ce gars-là sera toujours plus vite que toi. »
Racontez-nous dans quelles circonstances vous l’avez emporté.
« Jean-Marie était supérieur à Gilbert Stapelaere. Nous étions en tête devant lui quand on s’est vrillé dans Barisart. Dans la descente vers le Gué des Artistes, on est volé au trou. Le temps que les spectateurs nous sortent de ce mauvais pas et nous étions relégués à une minute du Stap. On pensait avoir perdu la course, mais au départ de la spéciale de Trois Ponts, on a vu que Gilbert avait une crevaison à l’arrière. Il a fait toute la spéciale comme cela et l’on a récupéré ainsi notre retard pour finalement l’emporter. »
Deux ans plus tard, après une nouvelle victoire de Jacquemin, vous gagnez à nouveau, mais cette fois au volant d’une = fa Romeo Duetto.
« Oui, cette année-là, je me battais contre mon ancien équipier avec une R8 Gordini. Il y avait pas mal de neige et l’on a fait la différence en prenant moins de pénalité... sur le routier ! »
Pourquoi ce pseudonyme et que signifie-t-il ? « Mon ancien patron ne voulait absolument pas que je fasse de la compétition automobile. Mon directeur commercial savait que j’étais mordu de rallye et m’a conseillé de rouler sous un pseudonyme, comme Didi à l’époque. Je ne saurais plus dire qui m’a trouvé ce pseudo qui correspond aux trois premières lettres de mon prénom (Charles) et de mon nom (Van Stalle). Depuis, c’est devenu mon 2ème nom. Mon ex-femme m’appelait Chavan, mes copains aussi. Le jour où j’ai quitté mon boulot, mon patron m’a dit qu’au moins grâce à lui je m’étais assagi. Je lui ai alors montré fièrement ma licence... »
Quelle est votre ambition pour cette première édition de Legend ?
« En 21 participations= j’ai toujours abandonné ou terminé dans le Top 10. Pour l’occasion, je dispose d’une bonne Porsche 911 de 1968 du team Old Racing et je serai assisté de Nicolas Gilsoul, l’ex-jeune équipier de Bruno Thiry. On a disputé un rallye ensemble en France et cela s’est vraiment bien passé. Dans ce contexte, j’espère à nouveau finir dans les 10 premiers. »