On savait que la distribution des points dans les Divisions et les classes après 6, 12 et 24 heures de course, pouvait créer quelques surprises à l’issue des Euphony 24 Heures de Zolder. Par ce système, une puissante voiture GTB est susceptible d’engranger beaucoup d’unités, en principe presque autant qu’une voiture nettement plus puissante de la classe GTA. Et comme on le pressentait, ce phénomène a eu lieu. Malgré la victoire de la Corvette de l’écurie SRT, la Porsche TT de Penders/Lamot, une voiture pourtant inscrite en GTB, n’a perdu que 4,5 unités, ceci grâce à son outrageuse domination en GTB après 6, 12 et 24 heures de course et à sa brillante deuxième place au classement général à l’issue du double tour d’horloge. Avant les 24 Heures, la Porsche était deuxième au championnat, à 16 longueurs de la Viper finlandaise de Kuismanen, mais 17 d’avance sur la Corvette SRT pilotée par Goossens/Hart. Par l’abandon de Kuismanen, le retard de la Porsche TT s’est mué en une avance de 15,5 points, alors que dans le même temps, la Corvette de SRT ne parvenait à combler "que" 4,5 points de son retard. De ce fait, la Porsche GTB de Penders/Lamot se retrouve en tête du classement général Belcar, devant la Corvette de Goossens/Hart et la Viper de Kuismanen/Vosse. Certes, il reste encore 80 points à distribuer. Rien n’est donc perdu pour les poursuivants. Mais ceux qui connaissent la régularité de la Porsche TT et l’importance des points distribués dans chaque classe savent que leur mission sera difficile. Francorchamps s’annonce donc comme une manche cruciale pour le verdict du championnat. Si la Corvette parvient à s’imposer dans les deux dernières joutes et que la Porsche TT de Penders/Lamot remporte la classe GTB à deux reprises - ce qui est fort plausible -, elle pourrait se contenter d’une troisième et d’une quatrième place au général pour être sacrée championne en Division GT. N’oublions quand même pas le duo Kuismanen/Vosse, qui n’est qu’à trois longueurs de la Corvette et est chaque fois monté sur le podium, à l’exception des 24 Heures. Mais entre SRT, TT et Kuismanen Competition, les trois principaux prétendants au titre, celui qui pliera le premier à Francorchamps hypothéquera automatiquement ses chances sur le titre. Pour être complet, signalons que dans l’absolu, l’écurie PSI, avec Van Sande/Palttala et Bouvy/Menten, n’est pas encore mathématiquement éliminée du titre.

Division GT: rien n’est décidé

Toujours en Division GT, le sprint final entre SRT, TT et Kuismanen Competition, et éventuellement PSI, n’empêchera pas d’autres voitures de tout faire pour se mettre en valeur lors des deux ultimes joutes de l’année. Sur un circuit aussi rapide que celui de Francorchamps, ce sera particulièrement le cas des Porsche bi-turbo de RS Racing et AD-Sport. Après leur troisième place au classement général de la manche anglaise de Brands Hatch, les frères Koen et Kris Wauters espéraient conforter leur rang par un bon résultat aux Euphony 24 Heures de Zolder. Un an plus tôt, ils avaient dû abandonner à cause d’un accident alors qu’ils tenaient pratiquement la deuxième place. On se souvient qu’en 2002 et 2003, ils étaient chaque fois montés sur le podium. Mais le résultat espéré en 2005 ne vint pas, provoquant leur chute dans le bas du classement. Même constat pour Maes/Verbist, un duo qui avait décroché le podium aux Euphony 24 Heures de Zolder 2004. Les deux Porsche bi-turbo aspirent certainement à une revanche. Tout comme Noorman/Van Dongen et Mattheus/Redant, qui ont vu filer sous leur nez un bon résultat à l’issue du double tour d’horloge d’août dernier.

GLPK est de retour, mais pas avec la Viper, trop fortement endommagée lors des 24 Heures. Il faut souligner les efforts de Bert Longin pour trouver une alternative et respecter ainsi les accords passés avec ses sponsors. Il a finalement opté pour la Porsche bi-turbo de RTM, qui paradera cette fois aux couleurs de GLPK. Bart Couwberghs connaît très bien ce bolide et fera pour une fois office de copilote de Bert Longin, laissant à Anthony Kumpen le rôle de relations publiques. Et à croire Bert, il ne viendra pas dans les Ardennes pour une promenade de santé : "Il est encore trop tôt pour faire des pronostics, car je ne connais pas la voiture. Je sais seulement que la Porsche de RTM a déjà prouvé sa vélocité. Avec l’expérience de Bart Couwberghs, nous devrions être en mesure de réaliser quelque chose. Je suis persuadé que nous pourrons compter sur l’engagement à 200 % de Patrick Bastiaens, qui nous conseillera en permanence", a déclaré Bert Longin, manifestement soulagé d’avoir trouvé une solution.

En classe GTA, la Corvette de SRT n’a qu’une petite unité d’avance sur la Viper de Kuismanen, mais 32 sur les deux Porsche PSI qui se disputeront donc la troisième place en GTA. Place que briguent aussi la Marcos de Noorman/Van Dongen et la Porsche AD des frères Wauters, qui ne sont toujours pas hors course.

En classe GTB, le champion est déjà connu. La paire Penders/Lamot, sur la Porsche de l’écurie TT, compte 51 points d’avance sur l’Ultima de Qvick et ne peut donc plus être rattrapée - il ne reste en effet que 40 unités à distribuer par classe (contre le double en Division). Mais la lutte sera acharnée pour les podiums subsistants. Dans cette classe fort bien fournie et très disputée, beaucoup d’équipages n’ont pas dit leur dernier mot. Francorchamps est un rendez-vous important avant que ces Messieurs ne viennent tirer leurs dernières cartouches le 23 octobre, à l’occasion du Belcar Masters sur le Circuit Zolder. Ici aussi, un maximum de deux fois 20 points sera distribué. Alors que l’Ultima d’Erik Qvick a systématiquement trusté le podium lors des quatre premières rencontres de l’année, la concurrence est revenue en force suite à l’abandon prématuré de l’Ultima lors des 24 Heures de Zolder. Par conséquent, le duo Qvick/Geoffroy ne compte plus que cinq longueurs d’avance sur la Porsche GT3 de First Motorsport pilotée par Van Loo/Haane/Van Rompuy, 16,5 sur la Porsche GPR de de Gastines/De Bock et 18 sur celle de Derdaele. Ce dernier a récupéré 10 places au classement intermédiaire grâce à une belle performance à l’issue du double tour d’horloge limbourgeois. D’autres écuries, pourtant armées de matériel très compétitif, ont en cours de saison perdu le contact avec les premiers du classement, pour des raisons très diverses. On comprend qu’elles souhaitent absolument clôturer l’année en beauté. Nous songeons plus particulièrement aux Porsche de AD Sport, Coast Racing, Russell Racing, Markant, Speedlover, NGT, aux BMW Z3 de G&A Racing, à la Mazda RX7 de Van Herck, qui progresse à chaque rencontre, et aussi la Gillet Vertigo, qui a prouvé ses qualités par un podium à Brands Hatch, mais qui est restée en rade aux 24 Heures parce que Johan Van Vaerenbergh recherchait désespérément un équipier.

Division Tourisme: Beliën/Jacobs espèrent au moins quatre rivaux en TA

Les résultats des Euphony 24 Heures de Zolder a littéralement chamboulé le classement en Division Tourisme. Par la belle performance des BMW de Beliën/Jacobs et Haschke/Josten, ces deux teams occupent actuellement les deux premières places de la Division, séparés par seulement deux points. La BMW de Dehoen/Essers suit à 30 longueurs tandis que la paire Broodcooren/De Coster endosse clairement le titre de grand perdant du week-end des 24 Heures de Zolder : alors qu’ils dominaient le classement, ils sont maintenant relégués à la quatrième place, à 34,5 points des leaders. La MINI S3 de Daikin a par contre réalisé une assez bonne opération : ses pilotes féminins bondissent du bas du classement jusqu’à la sixième place, à seulement 1,5 unité du cinquième, en l’occurrence Beckers/Cassiers/Van Samang. Comme il reste encore 80 points à distribuer dans chaque Division, on peut encore s’attendre à du changement. Mais si la BMW de GS Motorsport de Haschke/Josten parvient à s’imposer en classe TB à deux reprises, il sera difficile pour Beliën Motorsport de conserver sa position de leader en Division Tourisme. Les Allemands pourront probablement compter avec l’aide du patron d’écurie Severich qui prendra le départ sur la BMW V8, tout comme G&A Racing pour lequel de Keersmaeker sera remplacé pour l’occasion par Guido Kenis. De Keersmaeker doit en effet défendre son rang de leader au championnat européen de rallycross en Pologne, ce même week-end. Beliën Motorsport a tout intérêt à ce que la classe TA compte au moins cinq concurrents, sans quoi les points seront divisés par deux. Ce qui favoriserait certainement Haschke/Josten, dont les points de la classe TB comptent également pour le classement général de la Division Tourisme.

Mais si le duo Beliën/Jacobs parvient à rejoindre la ligne d’arrivée des deux dernières rencontres de l’année, le titre en classe TA ne peut plus leur échapper. Il est plus que probable que leurs dauphins soient Beckers/Cassiers/Van Samang. Quant à la troisième place en TA, elle devrait être le résultat d’une lutte intestine entre les BMW V8 de G&A Racing et de GS Motorsport. En théorie, Carlier Racing peut encore y prétendre, du moins s’il prend part à la chevauchée ardennaise. En classe TB, les conséquences des Euphony 24 Heures de Zolder sont très perceptibles. Broodcooren/De Coster ont chuté de la première à la troisième marche au bénéfice de Haschke/Josten et Dehoen/Essers. Les amazones de Daikin, Ickx/Van de Velde, remontent au quatrième rang, mais doivent espérer que se produise un petit miracle pour progresser encore.

Pour l’instant, un seul équipage invité est inscrit sur la liste des participants. La Corvette C5 Xero Competition de Beecroft fait son retour dans le peloton Belcar. On se souvient qu’elle avait terminé le Spa Racing Festival l’an passé à la sixième place du général, à l’époque avec Cole/Le Bas.

La manche avait été remportée par la Viper de Hart/Hezemans devant une autre Viper, celle de Kumpen/Longin et la Corvette SRT de Goossens/Lamot. Lambert/Lefort avaient été les plus rapides en GTB, tandis que Smets/De Keersmaecker avaient remporté la Division Tourisme et le duo britannique Moore/Cox avait dominé la classe TB. Mais à l’époque, le suspense était bien maigre puisque Kumpen/Longin et Beliën/Jacobs étaient déjà assurés du titre dans leur Division respective.