Dans la foulée des 25 Heures, Ruben Maes et Olivier Van Oost ont remporté de haute lutte le Trophée des Trappistes marquant le dixième anniversaire de la VW Fun Cup. Mais leurs poursuivants immédiats au championnat ont terminé dans leur sillage, c’est dire si rien n’est fait dans la lutte pour le titre.

Si Benoit Galand (Bean’s Project) hérite de la pole par la grâce du tirage au sort, il ne faut pas attendre longtemps pour deviner qui sera l’homme fort de ce Trophée des Trappistes : dès la fin du 1er tour, Ruben Maes (Maes-Van Oost) occupe le 2e rang et deux grosses minutes plus tard, il déboule en tête devant la pit lane. Le vainqueur des 25 Heures creuse alors régulièrement l’écart sur un groupe d’une douzaine de furieux parmi lesquels Manu Nava (Cornélis Racing Quick) se montre très entreprenant.

Pourtant, le moteur de la voiture de tête émet un bruit bizarre et les mécanos attendent avec une pointe d’anxiété le premier retour au stand. Effectivement, le pot d’échappement est légèrement touché et la réparation prend 2 minutes, Olivier Van Oost se lance alors dans une poursuite échevelée. Le clan Cornélis Racing Quick profite de l’incident pour s’emparer du commandement mais à peine Michel Van Hakendover a-t-il succédé à Georges Colman pour entamer le troisième relais qu’il doit rentrer précipitamment au stand : embrayage cassé, c’en est fini des chances de la 1 qui repartira bien plus tard pour la beauté du geste.

Durant quelques boucles, le duo français Cervin-Migneaux (Streetmachine) emmène la meute mais après la troisième vague de pit stops, la balance penche en faveur du trio Piron-Delrez-Olivier (Astur Car) qui précède Schoofs-Janssens-De Keijser (BRE-Orelius), on pointe donc en tête les actuels 2es et 3es du championnat. Cependant les meneurs voient revenir comme un obus un certain… Ruben Maes bien entendu qui tourne 2 secondes plus vite que tous ses adversaires et reprend la direction des opérations juste avant la mi-course. A ce moment, cinq équipages se tiennent en… moins de 3 secondes : Maes-Van Oost, Piron-Delrez-Olivier, Schoofs-Janssens-De Keijser, Baudart-Wust-Boonen-Roossens et André-Galand-De Vits.

La seconde partie de la course n’apportera plus guère de changements dans le groupe de tête : même s’ils perdent ponctuellement leur maillot jaune au gré des ravitaillements, Ruben Maes et Olivier Van Oost contrôlent parfaitement la situation et gèrent leur avance avec une maîtrise de vieux briscards. Histoire d’assommer la concurrence, le premier nommé signe le record du tour en 2.15.630, soit une moyenne proche des 120 km/h ; ceux qui connaissent Chimay apprécieront l’exploit.

Finalement, les trois équipages pointés en tête du championnat monopolisent les places sur le podium, préservant ainsi tout le suspense pour le dernier round à la fin du mois au Francorchampagne : « Une belle course, vraiment, et une victoire qui compte car nous avons dû cravacher pour revenir après nos petits soucis d’échappement », commente Olivier Van Oost aussi heureux que… Rudy Maes, le père du héros de cette course : « Je suis le premier à avoir acheté une VW Fun Cup à Franz Dubois, le châssis portait le n°5 ; c’est dire si je croyais à l’avenir de cette formule qui a permis à Ruben de faire ses armes dans un contexte parfait. Avec ce succès ici à Chimay, la boucle est bouclée, c’est génial ! »

Derrière le trio de tête, le tableau d’honneur est complété par Dupon-Puype, auteurs d’une solide prestation, Capocci-Simul-Systermans (Colson Racing) bien revenus après des soucis d’échappement et une crevaison, et André-Galand-De Vits (Bean’s Project) retardés en fin de parcours par un accrochage. La victoire en catégorie biplace revient à Ferraro-Eeckhout-De Zan-Dubuc-Nervi (ET Racing Team) qui se hissent à un excellent 15e rang final.

Classement final :

1. Maes-Van Oost, 153 tours ; 2. Schoofs-Janssens-De Keijser (BRE-Orelius) à 28.586 ; 3. Piron-Delrez-Olivier (Astur Car) à 47.985 ; 4. Dupon-Puype, à 58.371 ; 5. Capocci-Simul-Systermans (Colson Racing) à 1.22.004 ; 6. André-Galand-De Vits (Bean’s Project) à 1.50.930 ; 7. Wust-Baudart-Boonen-Roossens (Wavre Modélisme) à 1 tour ; 8. Detiège-Baillez-Lecluse (Ball Events) à 2 tours ; 9. Cervin-Migneaux (Streetmachine) ; 10. Desmet-Vandenabeele-Jonckheere (VV Speed) à 3 tours… 15. Ferraro-Eeckhout-De Zan-Dubuc-Nervi (ET Racing Team), vainqueurs en biplaces ; etc.

EN DEUX MOTS

Mariage. A peine le drapeau à damier était-il abaissé que Ruben Maes précipitamment quittait Chimay, mais c’était pour la bonne cause : le vainqueur voulait à tout prix assister à la soirée de mariage d’un de ses meilleurs amis.

Le rêve de Céline. Tout qui a disputé une épreuve de VW Fun Cup connaît Céline Renard. Sans peut-être connaître son nom, d’ailleurs. Gestionnaire du stock de pièces détachées chez Franz Dubois, cette jeune femme nourrissait un rêve secret : prend à son tour le volant et participer à une course. Tant qu’à réaliser un rêve, mieux valait choisir une date symbolique. Céline a pris part à ce Trophée des Trappistes sur une VW Fun Cup en compagnie des sœurs Dubois, Sabine (qui a gardé un sacré coup de volant) et Jessica (qui ne voulait pas manquer la fête). Les trois jeunes femmes ont rejoint l’arrivée sans encombre à une belle 17e place. Et Céline a eu l’honneur de passer la ligne d’arrivée devant son « fan club » en folie. Une belle histoire typiquement Fun Cup !

Retour. Pionnier de la VW Fun Cup dont il a inauguré le palmarès, Bernard Appercé ne voulait pas rater cet anniversaire. Malheureusement, il a dû renoncer en panne de boîte.

Drapeau. Laurent Voogt le directeur de course a libéré la meute en abaissant le drapeau belge : « C’est plus sympa que les feux, non ? »

Jamais vu. En dix ans de VW Fun Cup, Franz Dubois croyait avoir tout vu. Et pourtant… Sa propre voiture a été stoppée durant plus de 90 minutes pour remplacer le volant moteur : « Cela n’était jamais arrivé ! Comme quoi, une mécanique pourtant largement éprouvée peut encore réserver des surprises et on en apprend tous les jours. »