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Quatrieme succes consecutif pour GLPK malgre l’opposition de SRT
La quatrième manche du Mediagroep Van Dyck Belcar Original fut caractérisée par un grand nombre de forfaits, dus à diverses raisons. À l’origine, ce déplacement Belcar en terre germanique était programmé deux semaines plus tôt. Malheureusement, la date choisie coïncidait avec les 25 Heures VW Fun Cup et les courses BTCS afférentes. À la demande du RACB Sport, le week-end de compétition a donc été reporté de 15 jours. Une date moins favorable, en plein milieu de la période traditionnelle de vacances et à seulement 7 jours des 24 Heures de Francorchamps - où sont également inscrits plusieurs teams Belcar. Évoquons à présent les autres forfaits. AD-Sport avait déjà annoncé son intention de ne pas participer à cette course à l’étranger. La Viper des frères Wauters et les Porsche de Steegmans-Steegmans et Vancraeynest-Leest sont donc restées à l’écurie. Eurotech a préféré s’abstenir suite au refus, par le RACB Sport, de sa demande d’agrandir l’aileron arrière de la Marcos. La Stealth de Van Moerbeke-Hillebrand était également absente parce que le premier des deux pilotes venait tout juste de fêter un heureux événement. JMT Racing serait quant à lui en pleine préparation pour les 24 Heures de Francorchamps, bien nécessaire après l’explosion des moteurs de ses deux Porsche bi-turbo au Belcar Mid Summer Race. Chez Vetters/Jeuris, le moteur s’est brisé lors du chargement de la voiture sur le camion. Pas de chance non plus pour De Keersmaecker, qui s’est cassé le pied lors d’un parcours en jetski - c’est pourquoi le public n’a pu voir sa Mosler à l’ouvrage. Quant à First Motorsport, il a laissé à la maison la Porsche fin prête pour les 24 Heures de Francorchamps. Bref, une accumulation de circonstances qui expliquent la maigre assistance - la plus faible de l’histoire du Belcar. Une situation qui tient peut-être au changement de date. L’EuroSpeedway est un circuit certes lointain, mais qui vaut le déplacement. C’est un tracé magnifique avec de très bonnes infrastructures et commodités. Les absents ont eu tort, comme dit l’adage, d’autant plus que les principaux candidats aux divers titres étaient bel et bien présents. Fort heureusement, le championnat n’a donc pas été complètement perturbé. La Classe 1 ne comptait que trois voitures, en l’occurrence les deux Corvette de GLPK et SRT et la Porsche bi-turbo de Mac Donald’s. Le règlement leur octroyant malgré tout la totalité des points, ces écuries sont récompensées de leurs efforts. En Classe 2, tous les ténors étaient là, à l’exception de Kenis De Keersmaecker, Ceusters-Metior et Vetters/Jeuris. De mauvaises nouvelles nous sont cependant parvenues de GS Motorsport, dont le patron, Georg Severich, fut victime d’une légère attaque cérébrale et a dû être remplacé par Mutsch. À propos de remplacement, Vollebergh a cédé sa place à Patrick Scheurs et Van Bellingen a pris celle de Guido Werckx. Pas de chance non plus pour le duo Van Herck-Booten, qui a vu le moteur de la Mazda RX7 partir en fumée lors des essais libres. En Classe 3, les principaux prétendants au titre étaient présents.
Lors des essais qualificatifs, Longin se devait de ravir la pôle pour se hisser au niveau de son équipier Kumpen au classement du Driver Challenge. Pari tenu, mais avec seulement 2/10 de seconde d’avance sur Hezemans et sa Corvette SRT. Lors de la première session qualificative, David Hart est en effet brièvement sorti de la piste et dans la seconde, les conditions météorologiques très chaudes n’ont pas permis de réitérer les bons chronos du matin. L’équipage GS Josten-Mutsch maîtrise bien ce circuit allemand, comme ledémontre un chrono 2,5 secondes plus véloce que celui de la Porsche ProSpeed de Penders/Lamot, elle-même plus rapide de 3/10 de secondes sur la voiture de Bouvy/Van Rossem. Les frères Grouwels, Van Bellingen-Essers, les frères Thiers et De Laet-Schreurs occupaient les cinq places suivantes sur la grille de départ. Parmi les voitures de la Classe 2, nous remarquons au septième rang la Porsche bi-turbo de Bouillon-Kuus, qui tourne nettement mieux que les années précédentes. D’après Bouillon, cela serait dû à l’apport financier supplémentaire des filiales belges de McDonald’s et à l’arrivée du pilote néerlandais Kuus, très compétent.
La collaboration entre NGT et Philip Cracco étant terminée, le patron de NGT, Marc Maton, a rappelé la flèche Van Campenhout, avec à la clé un succès immédiat puisqu’il a ravi la pole position de la Classe 3 sur sa Porsche Supercup - devant celles de Van Hover-Döring, Steinberg-Neyens, Van Hoepen-Van Riet et Haane-Meert. Mais ces cinq bolides se tenaient dans un mouchoir de poche (écarts de 8/10 de seconde seulement). Le public pouvait donc s’attendre à un nouveau feu d’artifice en Classe 3. L’Ultima de Belgium Racing, pilotée par Derdaele-Verhoeven, a éclaté son moteur dans la première séance d’essais chronométrés et a dû le remplacer dare-dare par un exemplaire neuf.
Bizarre autant qu’étrange, mais pour une fois, le détenteur de la pole position se trouvait à droite, malgré le sens de rotation anti-horloger. Comme les voitures doivent se glisser vers l’intérieur de la piste après le premier banking, ce n’était pas un avantage pour Bert Longin. Ce qui se vérifia au départ, Hezemans prenant facilement la tête dans le premier virage gauche. Étant donné la puissance des Corvette et la rapidité du circuit, les deux grosses américaines se défirent facilement du reste du peloton. Dans les autres catégories aussi, il ne fallut que 35 minutes pour que les meilleurs prennent un tour d’avance sur le gruppetto.
Mais revenons aux débats entre Longin et Hezemans : le premier, dans le pare-chocs du second, profita au sixième tour de l’aspiration pour reprendre les commandes. Un peu plus tard, une brève averse incita plusieurs teams à changer de gommes. Les deux Corvette étaient restées sur slicks, mais Longin dut clairement reconnaître la supériorité de son rival. "Je suis brièvement sorti de piste, Mike en a profité pour reprendre la tête. Moi, je ne pouvais vraiment pas le suivre", reconnaît Longin de façon chevaleresque. "Dans ma poursuite, j’ai même glissé à plusieurs reprises a côté de la piste. Mon rival a lui aussi commis quelques erreurs, mais moi, on aurait dit que je patinais d’un virage à l’autre. Je suppose que SRT avait opté pour de meilleurs réglages".
Malgré sa belle avance, SRT a commis une erreur évitable. Comme le relate Mike Hezemans : "En raison d’un problème de communication, je suis rentré prématurément aux stands pour ravitailler. Quelle ne fut pas ma surprise de voir que rien n’était prêt. J’ai donc remis les gaz. Au décompte final, je perds un peu de temps, mais j’étais encore en tête lorsque j’ai confié l’auto à mon équipier".
L’avance de David Hart n’était cependant pas suffisante pour tenir face à un Kumpen déchaîné, qui s’impose finalement avec 7 secondes d’avance. Sans cette incompréhension entre Hezemans et la direction du team, le sprint final aurait sans doute été haletant.
"Vous savez, de toute façon, je ne pense pas que j’aurais pu résister à Kumpen", rétorque David Hart. "À la fin de l’épreuve, la voiture était en sous-virage permanent, j’ai même dû lever le pied". Le patron du team, Patrick Selleslagh, était évidemment déçu d’avoir eu la victoire au bout des doigts, mais reste néanmoins heureux que son bolide s’en sorte indemne. C’est évidemment important puisque la voiture est annoncée dimanche prochain au départ des 24 Heures de Francorchamps.
Bouillon-Kuus montent évidemment sur le podium en Classe 1. Cette troisième place leur permet de se hisser à hauteur de la Marcos Eurotech au classement du championnat.
En Classe 2, les spectateurs attendaient le combat entre la BMW V8 de Josten-Mutsch et les Porsche de Penders/Lamot et Van Rossem Bouvy. Cet hiver, Georg Severich a changé de motoriste, ce qui a déjà porté ses fruits. "Nous avons toujours nos 580 chevaux sous le capot, mais ils sont bien plus fiables que par le passé. Hormis ce début d’incendie au Belcar Mid Summer Race, nous n’avons encore connu aucun pépin technique. Pour l’instant, nous pouvons nous concentrer sur la suspension et les réglages. L’an passé, nous n’en avions même pas eu le temps, en raison de problèmes moteurs récurrents. Et d’un seul coup, tout tourne mieux pour nous. Josten et Mutsch connaissent le circuit, ils ont déjà roulé au Lausitzring en Formula BMW et en V8 Stars. Cela se voit aussi à l’écart avec les rivaux, en comparaison aux circuits belges."
Et Severich ne mentait pas. La Porsche ProSpeed de Penders/Lamot était d’emblée contrainte à la poursuite, reléguant à distance honorable la RSR de Van Rossem-Bouvy (team CEO). En début de manche, le public eut droit à de jolies joutes pour la quatrième place, entre la BMW Silhouet de Van Bellingen-Essers, la Porsche RS des frères Thiers et la Dodge Viper des frères Grouwels. Les Thiers perdirent cependant un temps précieux après une collision avec la Porsche de Stephanie Boden (Classe 3), alors que Essers et la BMW de l’écurie KS n’échouèrent qu’à une demie seconde de la Dodge Viper. L’abandon de la Porsche PSI de Van Rossem-Bouvy, en raison d’une boîte de vitesses défaillante, permit à la Dodge de ravir la troisième place. La lutte pour la victoire fut chaude lorsque Penders vit dans son rétroviseur la BMW V8 revenir à toute allure. Mais le pilote ProSpeed dût lever le pied suite à une crevaison. Soucieux de préserver sa voiture pour les prochaines 24 Heures de Francorchamps, Penders ne prit aucun risque et se contenta de la deuxième place. Il reconnaît avoir été impressionné par la BMW lauréate. Les Euphony 24 Heures de Zolder, fin août, vont probablement se révéler décisives pour cette Classe.
Cette réflexion vaut aussi pour la Classe 3, encore plus disputée. Avec un propulseur tout neuf, c’est NGT qui a ravi la pole position par le biais de Stef Van Campenhoudt. Speedlover (Van Hover-Döring), GS Motorsport (Steinberg-Neyens), CEO Racing (Van Hoepen-Van Riet), First Motorsport (Haane-Meert) et Speedlover (Mattheus-Boden) devançaient encore Belgium Racing et Derdaele-Verhoeven, venus sur l’EuroSpeedway pour y défendre leur position de leader. Entre les deux séances d’essais chronométrés, les mécanos de Belgium Racing eurent fort à faire pour remplacer le moteur. Pilotant la deuxième Supercup de First Motorsport, Verbist-Van Rompuy durent s’élancer du fin fond de la grille, mais François Verbist, remplaçant pour l’occasion de Kelly Jamers, réussit un départ canon pour se glisser, après trois tours seulement, dans le sillage du leader Steinberg, qui avec Haane imprimait un rythme d’enfer. Suite à sa collision avec Hans Thiers, Stephanie Boden a perdu le contact avec la tête ; un pitstop interminable explique sa dernière place dans l’Holiday Race. Une très mauvaise affaire au championnat pour la paire Mattheus/Boden, qui était encore troisième au classement grâce à une victoire et une deuxième place. Tout comme en Classe 2, l’averse soudaine en contraignit certains à changer de pneumatiques - et de pilotes par la même occasion. Mais la température élevée provoqua l’évaporation rapide de l’eau et quelques tours plus tard, la plupart des voitures reprirent le chemin des stands pour remettre à nouveau des slicks. Après le relais de pilote, Van Campenhout, pointé septième, remonta sur les leaders comme une flèche. Il s’impose de façon convaincante dans sa Classe, par le biais d’une cinquième place au général, offrant à NGT sa première victoire de la saison 2006. Le duo Steinberg-Neyens est deuxième devant Haane-Meert et Derdaele-Verhoeven. Dans la dernière phase de la course, ces derniers ont relégué Van Rompuy au cinquième rang et clôturèrent ainsi le top 10. Patric Derdaele voit donc son avance sur son plus sérieux rival, First Motorsport (Haane-Meert), fondre à seulement deux petites unités, mais conserve sa position de leader avant les prochaines 24 Heures de Zolder, ce qui était son objectif avoué. Son Ultima a dû jeter le gant face aux Porsche, dont le couple était bien supérieur dans les virages serrés. Les succès d’équipages moins bien classés, (victoire de NGT qui passe au quatrième rang et deuxième place de Steinberg-Neyens) font cependant que Belgium Racing ne s’en tire pas trop mal au classement. Seul First Motorsport se rapproche et n’est plus qu’à cinq longueurs de l’Ultima. Les prochaines 24 Heures de Zolder devraient en théorie donner au championnat sa tournure définitive.