La Pescarolo de Collard-Boullion de la dernière à la première place
Malgré une météo guère attirante au départ même si l’on ne dut jamais chausser les pneus pluie, les tribunes étaient bien garnies, ce midi, au moment du départ de cette 2
ème manche de la Le Mans Series.
Une dizaine de milliers de spectateurs frissonnant dès le premier passage au sommet du Raidillon où le tête-à-queue au milieu du peloton de 45 autos de la nouvelle Protran de Kevin McGarrity provoqua un terrible carambolage impliquant cinq voitures dont la Courage du team belge G-Force de Jean-François Leroch, violemment percutée par une Ferrari
.Après deux tours sous safety car pour emmener le pilote français (choqué, il s’en est tiré avec quelques points de suture à la jambe) à l’hôpital de Verviers, la direction de course décidait d’arrêter l’épreuve au drapeau rouge, le temps de dégager les épaves et de nettoyer la piste. Une interruption de près d’une heure… Et au moment de réchauffer les pneus derrière la voiture de sécurité, Peter Owen se faisait surprendre sous un fin crachin et écrasait sa Lola contre le rail bordant les stands. Transporté au CHU de Liège où il passa un scanner, le Britannique s’en sortait finalement avec quelques courbatures et hématomes.
Alors qu’il ne restait déjà plus que 4h52 de course, l’épreuve repartait définitivement, le poleman suisse Fässler se faisant d’emblée subtiliser le leadership par l’autre Courage-Mugen de Jean-Marc Gounon.
Durant une heure et demi, l’ex-pilote de Grand Prix offrit un véritable festival en résistant jusqu’à la fin de son double relais au retour de la Pescarolo-Judd. Des efforts guère récompensés, le proto bleu de l’Avignonnais s’immobilisant suite à des problèmes électriques alors que son équipier Frei quittait pour la première fois les stands.
La Zytek officielle des Danois Nielsen&co incapable de suivre le rythme de course des leaders avant de perdre définitivement le contact suite à des petits soucis de boîte de vitesses, la Courage de Nakano-Kurozawa victime d’un bris de suspension, la voie du succès était déjà toute tracée pour la Pescarolo.
Quel duel en GT !
Contraint de partir des stands après que son équipier Collard ait été pénalisé pour avoir maladroitement heurté l’Aston Martin de Vincent Vosse aux essais libres (une erreur avouée par un Français franchement désolé), Jean-Christophe Boullion effectua une spectaculaire remontée de la dernière à la première place. Et après un après-midi exempt du moindre souci, le bolide vert Pesca franchissait le drapeau à damiers au terme des 6h de course (il n’a manqué que 10 tours pour atteindre les 1000 km) avec un tour d’avance sur la Courage-Judd des Suisses Fassler-Primat, la Zytek danoise complétant le podium général grâce aux erreurs successives en vue du but Portugais Amaral sur la surprenante Lola jaune d’Angel De Castro et Burgueno, victorieuse en LMP2.
Pas de doute, Pescarolo est prêt pour les 24 Heures du Mans, dans un mois, où il alignera un 2
ème proto (avec notamment Sébastien Loeb) et retrouvera, avec les Audi R10 diesel d’usine, une concurrence encore plus relevée.
Si les noms des lauréats au classement général ne firent vite plus aucun doute, on a par contre assisté à de superbes bagarres pour les différents accessits et victoires de catégories.
Plus particulièrement en GT1 avec un formidable duel digne des sprints du FIA GT et bien plus passionnant que le GP d’Espagne de F1 entre la Saleen Oreca d’Ortelli-Ayari et l’Aston-Martin Cirtek de Garcia-Lyons, échouant finalement à une quinzaine de secondes, la Corvette PSI de Palttala-Menten-Kuismanen complétant le podium.
Enfin en GT2, la Porsche Autorlando de Lieb-Camathias a pris sa revanche face aux Ferrari F430 (la GPC victorieuse en Turquie fut heurtée au bus stop par une Esperante en perdition) en s’imposant devant la surprenante Panoz de Tomlinson-Dean-Kimber-Smith et la Ferrari de Eagling-Sugden.